LE PLAN d’économies du gouvernement fait l’unanimité contre lui. Dans un communiqué commun, les trois syndicats d’officinaux (FSPF, USPO et UNPF)* et les deux collectifs de groupements (CNGPO et UDGPO)**, expriment leurs inquiétudes face aux mesures envisagées sur le médicament. « Ce plan d’économies risque de conduire à de nombreux licenciements et fermetures de pharmacies », expliquent-ils d’une même voix.
En revanche, le désaccord persiste concernant l’évolution de la rémunération. Si pour la FSPF, la mise en place de l’honoraire de dispensation représente un « tournant historique pour la profession », l’USPO et l’UNPF parlent plutôt de risque pour le réseau. Un « honoraire à la boîte entraînerait les confrères à la catastrophe », affirme ainsi le président de l’UNPF, Michel Caillaud. « La piste d’évolution de la rémunération proposée par le gouvernement, et soutenue par un seul syndicat, conduit à une impasse pour la profession », affirme de son côté Gilles Bonnefond, président de l’USPO.
Quoi qu’il en soit, la FSPF croit dans le projet d’évolution de la rémunération proposée par l’assurance-maladie. Surtout à l’heure où le gouvernement cherche à réduire les dépenses. « Afin de concilier le plan d’économies envisagé sur le médicament avec la mission de santé publique du réseau officinal, il est plus que jamais urgent de détacher la rémunération des pharmaciens du prix industriel du médicament, estime le syndicat. C’est pourquoi le Conseil d’administration de la FSPF réclame la signature rapide des avenants à la convention nationale régissant les rapports entre la profession et l’assurance-maladie. » Toutefois, pour la Fédération, le plan d’économies change la donne. Aussi l’organisation demande-t-elle au gouvernement de réaliser une étude d’impact sur l’officine du programme de stabilité afin que des mesures compensatoires soient rapidement adoptées. « Il faudra peut-être modifier des paramètres, précise Philippe Besset, vice-président de la FSPF. Peut-être faudra-t-il augmenter l’honoraire de dispensation de 1,02 euro TTC (1 euro HT) à 1,03 ou 1,04 euro TTC, ou faire passer l’honoraire pour les ordonnances complexes de 0,5 à 0,60 euro, ou bien changer la ROSP***, ou encore mettre en place un honoraire par ordonnance complémentaire, par transfert des ressources provenant du générique. » Une solution également envisagée par l’UNPF, opposée aux autres types d’honoraires. « Une autre réforme est possible », martèle le syndicat. Pour l’UNPF, celle-ci repose sur la mise en place d’un honoraire à l’ordonnance, financé par une partie des sommes liées aux contrats de coopération. L’USPO souhaite aussi rediscuter la réforme engagée. Elle « réclame une renégociation pour trouver une solution plus rapide et plus adaptée à la dégradation économique des officines ».
**Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine et l’Union des groupements de pharmaciens d’officine.
***Rémunération sur objectif de santé publique.
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