DEUXIÈME région de France en nombre d’officine, Rhône-Alpes compte actuellement 2 049 pharmacies, dont plus d’un quart (590) rien que dans le département du Rhône. La région n’est cependant pas épargnée par les fermetures et les dépôts de bilan. « L’an dernier, nous avons perdu 14 pharmacies. Et en trois ans, 36 ont mis la clé sous la porte », explique Hugues Videlier, président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens (CROP) de Rhône-Alpes. Selon les chiffres officiels, il reste néanmoins 76 pharmacies surnuméraires à Lyon sur 181, et 26 à Grenoble sur un total de 62. Mais pour Hugues Videlier, ces chiffres ne sont pas pertinents. « Il ne faut pas stigmatiser une pharmacie par rapport à une autre, met-il en garde. Toutes jouent leur rôle et nous sommes tout à fait dans la moyenne de la démographie des officines en France. Il y a eu un déplacement de population du centre-ville vers la banlieue et les pharmacies du centre-ville sont restées en place malgré cela. C’est aussi à nous, à l’Ordre, de nous adapter et de faire évoluer les textes afin de suivre au plus près la population. »
Six conciliateurs.
Par ailleurs, du côté disciplinaire, le CROP Rhône-Alpes reçoit une trentaine de plaintes par an, de nature très variées. « Cela va de l’erreur de délivrance sur une pointure de chaussure orthopédique, jusqu’à la plainte pour fausse facturation à l’assurance-maladie. » Depuis deux ans, la procédure de conciliation permet de résoudre un grand nombre de cas sans passer par la chambre disciplinaire. « Nous réglons 60 à 70 % des plaintes grâce à la conciliation », estime Hugues Videlier. Une équipe de six conciliateurs a été mise en place en Rhône-Alpes afin de traiter les dossiers. Finalement, une quinzaine de pharmaciens par an passent en chambre de discipline. « Ce n’est pas le rôle que l’on préfère quand on est à l’Ordre. Et pour les pharmaciens convoqués, le fait de venir devant leurs pairs est déjà une peine avant même que la sanction tombe », confie le président du CROP. Pour lui, le rôle de l’Ordre est aussi d’agir en amont afin d’éviter d’en arriver à la chambre de discipline. « Depuis quelques années l’Ordre travaille énormément pour être plus en phase avec l’actualité et avec nos pharmaciens de terrain. Désormais, ils hésitent moins à nous contacter avant qu’il y ait des problèmes. Nous organisons des réunions dans les départements, nous communiquons davantage… Nous sommes beaucoup plus proches et accessibles, ce qui nous permet d’améliorer notre image et nous constatons une baisse du nombre de chambres de discipline », note-t-il.
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