Alors que la concertation citoyenne sur la vaccination est en cours jusqu’au 13 octobre afin de recueillir l’avis des Français sur la vaccination, la Société française de médecine générale (SFMG) a mené son enquête auprès des médecins généralistes, et vient d’en publier les résultats.
L’enquête, baptisée DIVA, a été menée auprès de 1 069 médecins généralistes durant deux ans. Elle montre tout d’abord que les généralistes sont à 90 % favorables à la vaccination, et que la même proportion souligne que le bénéfice attendu est bien plus fort que le risque encouru. Cependant, quelque 10 % des médecins se disent neutres, réticents, voire défavorables, particulièrement lorsqu'il s'agit des vaccins contre le papillomavirus (HPV) et le pneumocoque.
Par ailleurs, plus de 8 généralistes sur 10 déclarent avoir pour habitude de prescrire les vaccins prévus par le calendrier vaccinal, mais environ un quart ne sont pas d’accord pour les infections à pneumocoque (22,4 %) et pour les infections à papillomavirus (27,7 %), les médecins étant donc également sensibles aux échos défavorables sur les vaccins relayés parfois dans les médias. Les idées reçues sur les adjuvants aluminiques ont également la peau dure, même chez médecins. Près d’un quart des généralistes interrogés émet un avis « défavorable » ou « très défavorable » concernant la présence d’adjuvants dans les vaccins.
Rappelons pourtant que les adjuvants aluminiques, dont le rôle est d’apporter une réponse immunitaire suffisante, sont utilisés depuis 1926 dans les vaccins, et, depuis lors, aucun pays ou instance officielle n’a remis en cause cette adjonction, ni la sécurité des vaccins contenant cet adjuvant.
Manque de confiance
Par ailleurs, les médecins apportent aussi leurs explications pratiques dans le recul de la vaccination. « En France, la population et les soignants adhèrent de façon importante à la vaccination. Mais la répétition des crises et des scandales sanitaires ont altéré cette confiance », avance la SFMG. Un médecin sur 3 désigne comme un frein les informations véhiculées par les pouvoirs publics - notamment les modifications annuelles apportées au calendrier vaccinal - et par les médias, qui relayent souvent des informations défavorables ou très défavorables à la vaccination.
Une fois établie, la méfiance des patients n’est pas facile à déconstruire. De plus, toute explication demande du temps. Et deux médecins sur trois disent en manquer pour en discuter avec les patients réticents dans le cadre de leurs consultations. Pour faire bouger les lignes, la SFMG appelle le gouvernement à « organiser une campagne de communication ambitieuse et récurrente », qui permettra de véhiculer les messages importants sur la vaccination à l'ensemble de la population.
En outre, le médecin n'a pas toujours les informations nécessaires concernant l'historique vaccinal de ses patients, souligne la SFMG, qui demande aux pouvoirs publics d'organiser la centralisation de l'information vaccinale.
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