La préfecture et l’agence régionale de santé de Mayotte ont annoncé que 26 cas de choléra avaient été relevés, selon un dernier bilan. Trois premiers cas autochtones ont notamment été identifiés.
En l’espace de deux jours, le nombre de cas de choléra a donc doublé à Mayotte. Le dimanche 28 avril, les autorités mahoraises ont fait le point sur l’avancée de l’épidémie et annoncé plusieurs mesures pour y faire face. « 26 cas ont été confirmés depuis le début de l’alerte choléra », ont indiqué la préfecture de Mayotte et l’agence régionale de santé. Un précédent bilan, daté de vendredi, faisait état de 13 cas. En fin de semaine dernière, trois premiers cas de choléra autochtones avaient par ailleurs été identifiés à Koungou, la deuxième ville la plus peuplée de cette région française d’outre-mer. Avant cela, 10 cas importés avaient été enregistrés depuis la mi-mars chez des personnes récemment arrivés des Comores où une flambée du nombre de cas de choléra est également observée. Dans cet archipel, voisin de Mayotte, 68 cas et trois décès ont été notés lors de la seule journée du 24 avril. Une dégradation qui n’est pas circonscrite à ces îles de l’océan Indien. Pour le seul mois de mars 2024, plus de 25 000 nouveaux cas de choléra avaient été signalés dans 16 pays, selon des chiffres donnés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Toujours selon l’instance onusienne, le nombre de cas dans le monde a presque été multiplié par 3 entre 2021 et 2023 (700 000 cas), l’Afrique et les pays de la Méditerranée orientale étant les plus touchés.
À Mayotte, l’unité choléra du centre hospitalier, capable d’accueillir 14 patients, n’est plus en mesure de prendre en charge de nouveaux malades. Par conséquent, une deuxième unité a été ouverte au sein du centre médical de référence de Dzoumogné. De plus, l’ARS met l’accent sur la vaccination pour tenter d’endiguer l’épidémie. Sur le terrain, des opérations sont organisées pour immuniser les habitants, ainsi que des maraudes afin de diffuser les recommandations et orienter les personnes vers les dispositifs de vaccination et de dépistage.
Malgré ces mesures, la situation inquiète les élus locaux. « L’épidémie se propage sans véritable contrôle dans les quartiers de la zone urbaine de Mamoudzou-Koungou qui est densément peuplée, notamment dans les bidonvilles dépourvus de toute salubrité publique la plus élémentaire », s'alarme ainsi le député LR de Mayotte, Mansour Kamardine, rappelant au passage que « l’ensemble du territoire de Mayotte est toujours soumis à des restrictions d’accès à l’eau courante ». Le député demande « un plan de vaccination générale (vaccination volontaire) accessible à tous, notamment aux enfants et aux personnes fragiles ».
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