L’ÉTUDE est inédite et ses résultats rassurants. À la demande de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), la société IMS Health vient en effet de réaliser, auprès de ses 14 000 panélistes du réseau Pharmastat, une simulation personnalisée de la nouvelle rémunération « telle qu’ils l’auraient perçue si l’honoraire de dispensation avait été en vigueur en 2013 ». Conclusion, plus de 95 % des officines seraient gagnantes, affirme Philippe Besset, vice-président de la FSPF. Selon les simulations d’IMS Health, en appliquant les paramètres de la nouvelle rémunération qui seront en vigueur le 1er janvier 2016, les ressources d’une officine moyenne seraient augmentées de 1,7 %, soit de 4 200 euros. Mais le gain peut être plus important. Par exemple, une pharmacie dispensant plus de 140 000 boîtes par an de spécialités remboursables et réalisant une marge brute (HT) supérieure à 210 000 euros verrait ses revenus améliorés de 5 403 euros (voir tableau). À l’opposé, quelques officines auraient moins de chance, « environ 800 pharmacies perdraient moins de 1 000 euros par an », estime Philippe Besset. Mais, précise la FSPF, la révision de la marge dégressive lissée et la disparition du forfait à la boîte de 53 centimes d’euro, « ont été étudiées afin que la réforme soit juste pour chaque officine, quels que soient son emplacement et son mode d’exercice ».
Un système protecteur.
Un bémol : ces chiffres ne prennent en compte ni les baisses de prix, ni les baisses de volumes qui pourraient survenir dans les prochaines années. « Forcément, car on ne les connaît pas, rétorque Philippe Besset. On sait qu’il va y avoir des baisses de prix, des produits supprimés, ou encore des nouveaux produits. Mais on ne peut pas faire des simulations sur de l’inconnu. » Pour le vice-président de la FSPF, ces simulations montrent au moins que si la nouvelle rémunération avait été en place en 2013, « nous n’aurions pas perdu deux ans et le réseau aurait gagné 100 millions d’euros ». Certes, « on peut faire mieux, ajoute-t-il, en déconnectant davantage la rémunération des volumes », avec la mise en place d’un honoraire par ordonnance, comme le stipule l’avenant signé par la FSPF. Or, insiste Philippe Besset, le premier objectif lorsqu’on engage un changement de mode de rémunération, est qu’il soit bénéfique économiquement au moment de la mise en place de la réforme. C’est le cas, puisque les ressources d’une officine moyenne progressent de 1,7 %, selon IMS Health, souligne-t-il. Il faut aussi, selon lui, que le nouveau système soit plus protecteur que l’ancien vis-à-vis des baisses de prix. Et justement, celui-ci « permet de faire passer globalement la part forfaitaire indépendante du prix des médicaments prescrits de 25 % à 47 % en 2016 ». Autre avantage, à ses yeux, de la réforme engagée, le transfert vers un système conventionnel permettant de piloter l’officine indépendamment du prix du médicament. Par exemple, argumente Philippe Besset, « si aujourd’hui des grands conditionnements pour le paracétamol arrivaient sur le marché, ce serait une catastrophe économique pour l’officine. Demain, ce sera la même catastrophe économique, sauf que l’on pourra renégocier dans le cadre conventionnel ».
(2) Union nationale des pharmacies de France.
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