Selon un texte voté dans la nuit par les députés, les pharmaciens, à l’instar de l’ensemble des professionnels de santé, devront faire la preuve régulièrement de leurs connaissances et de leurs compétences.
C’est une surprise. Les médecins ne seront pas les seuls à devoir se soumettre à une procédure de certification de leurs compétences et de leurs connaissances. Mais aussi, avec eux, les pharmaciens, les chirurgiens-dentistes, les infirmières, les sages-femmes, les masseurs-kinésithérapeutes, les pédicures-podologues.
Contrairement à ce qu’il avait initialement prévu, cet amendement gouvernemental adopté dans la nuit du 19 au 20 mars par les députés lors de la première lecture du projet de loi santé concernera donc, « toutes les professions ayant envie de s’engager dans le processus », comme l’a précisé Agnès Buzyn, ministre de la Santé. Elle rappelle que cette certification destinée « à répondre aux demandes pressantes des professionnels et des patients », se fera « sur la base du volontariat pour les professionnels déjà installés ». En revanche, elle s’appliquera de manière contraignante aux futurs diplômés.
Au rang des sanctions éventuelles en cas de non-certification, Agnès Buzyn cite la « publicité » qui pourrait en être faite, ou encore « l’obligation de stages ». Cette mesure s’inspire d’un rapport remis en novembre dernier par le Pr Serge Uzan, en réponse à une demande formulée, en 2016, par l’Ordre des médecins.
Pour les pharmaciens, l'extension de cette procédure de certification à leur profession est certes une surprise. Elle s’inscrit néanmoins dans le même axe que la démarche qualité initiée par l’Ordre des pharmaciens (voir article « abonné »). « Nous allons aborder la question sans tarder afin de voir comment nous pouvons prendre en compte ce nouvel élément dans notre engagement pour une dispensation de qualité. L’intégration du texte adopté cette nuit va nécessairement nous obliger à remettre notre travail sur le métier, car il n’est pas question d’avoir deux mécanismes différents en parallèle », déclare Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
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