Les premiers rendez-vous de prévention aux âges clés de la vie, mesure introduite par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, doivent être proposés dès 1er octobre pour les patients âgés de 45 à 50 ans.
C'était l'une des mesures phares contenus dans le dernier PLFSS : la mise en place de rendez-vous de prévention à différents âges clés de la vie (autour de 20, 45 et 60 ans). Objectif : permettre aux patients de faire un bilan complet de leur santé, de leurs habitudes en matière d'alimentation et d'activité physique, d'évoquer leurs éventuelles addictions, ou encore d'aborder la question de la santé sexuelle… La semaine dernière, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) ont eu l'occasion d'échanger, avec la Direction générale de la santé notamment, sur le rôle que joueront les pharmaciens dans la mise en place de ces rendez-vous de prévention. Comme l'avait évoqué François Braun, juste avant de quitter ses fonctions de ministre de la Santé, les premiers rendez-vous de prévention doivent être proposés dès le 1er octobre, pour les patients âgés 45-50 ans dans un premier temps. « Pour les autres catégories d'âge, cela se mettra en place en 2024 », explique Philippe Besset. Le président de la FSPF a donné un accord de principe quant à l'engagement de la profession dans cette nouvelle mission, sous réserve de l'approbation de son conseil d'administration, lequel sera invité à se prononcer sur la question en septembre.
Quatre professions de santé vont être impliquées, les pharmaciens, les médecins, les infirmiers, et les sages-femmes. Les patients, eux, seront invités à remplir un questionnaire (qui sera notamment disponible sur Mon espace santé) avant de prendre rendez-vous avec le professionnel de santé de leur choix. « L'entretien doit durer entre 30 et 45 minutes, le professionnel de santé abordera avec le patient l'ensemble des thèmes de prévention selon son âge. L'idée c'est de proposer un plan de prévention personnalisé à l'issue de cet échange », explique Philippe Besset. Le pharmacien pourra par exemple informer un patient qu'il n'est pas à jour de ses vaccins et lui proposer, si celui-ci l'accepte, de lui administrer un rappel. Dans d'autres cas, il s'agira d'orienter le patient vers un autre professionnel de santé. Le président de la FSPF en est convaincu, le pharmacien sera « en première ligne » dans la mise en place de ces rendez-vous de prévention.
Avant de se lancer, les officinaux devront suivre une formation dont les modalités restent à déterminer. Quant à la rémunération de cet acte, un montant de 30 euros a d'ores et déjà été proposé. « Ce sera le même tarif pour les quatre professions, précise Philippe Besset. Selon moi, ce tarif de 30 euros est raisonnable mais à condition que l'entretien n'excède pas 30 minutes. Maintenant, il va falloir voir comment ces entretiens vont se dérouler, en sachant que le processus va évoluer avec le temps, en fonction des retours du terrain. » De son côté, Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO, juge le tarif de 30 euros « un peu faible. Cependant, comme le tarif est commun à toutes les professions de santé, j'ai bon espoir que l'on puisse continuer à négocier et qu'il soit réévalué », ajoute-t-il. Selon Pierre-Olivier Variot, l'arrêté qui viendra entériner le lancement de ces rendez-vous de prévention devrait être publié prochainement au « Journal Officiel ».
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Portrait
Jérémie Kneubuhl : le pharmacien aux 50 millions de clics
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais