La plus grande centrale nucléaire d'Europe touchée par des tirs russes, le site de Tchernobyl passant aux mains de l'armée de Vladimir Poutine, l'alerte de Greenpeace sur la vulnérabilité des réacteurs ukrainiens… Autant d'informations qui génèrent une forte inquiétude chez de nombreux Français. Nombre d'entre eux se sont rendus en pharmacie au cours des derniers jours pour obtenir des comprimés d'iode et être prêts en cas de besoin.
En face, des pharmaciens pour qui il n'est pas toujours simple de savoir comment réagir face à ces demandes que l'on aurait eu du mal à imaginer il y a encore quelques semaines. À la demande des syndicats, notamment, le ministère de la Santé a partagé des éléments d'information à destination des officinaux.
L'acquisition d'iode n'est pas nécessaire aujourd'hui
Première et principale réponse à apporter aux patients aujourd'hui : si la dégradation constatée à proximité immédiate des sites nucléaires en Ukraine est « préoccupante », elle « n’appelle pas de mesure sur le territoire français », pour le moment. À l’heure actuelle, « l’acquisition et la prise d’iode stable en précaution par les Français, hors d’une instruction des autorités, ne sont donc pas nécessaires », rappelle le ministère. Si la situation le nécessitait, ce qui n'est donc pas le cas aujourd'hui, « les stocks de l’État permettraient une distribution de comprimés à l’ensemble de la population », rassure également le ministère. Pour rappel, la prise d’iode doit se faire uniquement à la demande du préfet de département ou de son représentant.
Deux dispositifs complémentaires
En France, deux dispositifs complémentaires de distribution d'iode existent à ce jour :
Le premier est bien connu des pharmaciens. Il s'agit de la distribution préventive pour toutes les personnes (mais aussi pour les entreprises ou les écoles) vivant dans un rayon de 20 km autour d'une centrale nucléaire. Ces dernières peuvent récupérer des comprimés d'iode dans le cadre de campagnes nationales mises en place par l'Était et l'exploitant.
En complément, les dispositions spécifiques du plan « ORSEC iode », élaborées par les préfets, permettent, elles, une distribution en urgence à l’ensemble de la population grâce à des stocks confiés, notamment, aux grossistes-répartiteurs. Comme le précise le ministère, en cas de possible exposition à de l’iode radioactif, « ces stocks seront dispatchés au niveau des communes identifiées dans le dispositif et remis à la population au niveau de points de distribution préalablement identifiés dans le dispositif ORSEC iode ».
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