Les deux tiers de la population francilienne vivent dans des zones sous-dotées en médecins généralistes, selon l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) des médecins libéraux. Ce qui fait de la région le « premier désert médical de France métropolitaine ».
Les chiffres présentés par l’URPS des médecins libéraux d’Île-de-France sont alarmants. En effet, ils indiquent que 62,4 % de la population de la région vit en zone médicale sous-dotée (zone d’intervention prioritaire ou ZIP, selon le classement de l’ARS), soit 7,5 millions de personnes. S'y ajoutent 4,2 millions de Franciliens (soit 33,9 % de la population en Île-de-France) qui vivent en zone fragile (zone d'action complémentaire), c’est-à-dire sur des territoires où « il n'y a également pas le nombre de médecins et de soignants nécessaires pour accéder correctement aux soins ». En conséquence, 1,7 million de patients se retrouvent sans médecin traitant, des services de garde ferment faute de médecins et les centres d'appels manquent de médecins régulateurs.
Une situation déjà dénoncée, il y a deux ans et demi, par l'ARS Île-de-France elle-même. Car en une décennie, la région a perdu 3 742 médecins libéraux, dont 1 821 généralistes. Mais aussi 28 % de dermatologues, 26 % de gynécologues, 22 % d’ophtalmologues et de rhumatologues. « C'est une catastrophe et ce n'est pas près de s'arranger », avertit Valérie Briole, présidente de l'URPS Île-de-France des médecins libéraux, qui souligne que, dans la région, un médecin sur deux a plus de 60 ans et un sur quatre a plus de 65 ans. « La désertification médicale à Paris et en Île-de-France a atteint un niveau alarmant qui engage un risque vital pour les Franciliens ! Le manque de médecins entraîne un retard d’accès aux soins important et de nombreux médecins sont contraints de ne plus accepter de nouveaux patients », dénonce-t-elle.
Pour inverser la tendance, l’URPS préconise une augmentation des tarifs de consultation pour recréer de l'attractivité et « équilibrer les revenus en fonction des coûts réels d’exercice », un élargissement des critères d'aide financière à l'installation, la mise en place d'un service de soutien économique, juridique et immobilier aux cabinets fragilisés, ainsi que le « maintien des forces existantes en facilitant l’activité des médecins de plus de 65 ans ». Elle propose également de multiplier les postes d'internes et les lieux de stages libéraux, de former des gestionnaires de cabinet et d’exonérer de charges leur médecin employeur pour leur dégager du temps médical. Elle recommande enfin de créer « un hub santé impliquant les médecins libéraux dans la création d’outils numériques pour faciliter l’accès aux soins ».
Avec l'AFP.
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