Depuis le 3 juin, plusieurs professions ont basculé du répertoire ADELI vers le Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS). Une évolution qui préoccupe l’intersyndicale Les libéraux de santé, notamment parce que certains professionnels désormais intégrés au RPPS ne sont pas reconnus dans le code de la santé publique.
Quel est le point commun entre un opticien-lunetier, un psychologue, un audio-prothésiste, un orthoprothésiste, un podo-orthésiste, un épithésiste, un oculariste et un orthopédiste-orthésiste ? Depuis la semaine dernière tous ces professionnels peuvent bénéficier d’un numéro RPPS, qui restera inchangé tout au long de leur carrière, ce qui n’était pas le cas avec le numéro ADELI. Cette nouvelle vague d’intégrations au répertoire RPPS fait suite à de précédentes. En mars, d’autres professions, notamment les diététiciens, les ergothérapeutes ou encore les techniciens exerçant en laboratoire médical, avaient elles aussi fait leur entrée dans le RPPS.
L’ajout de nouvelles professions, effectif depuis le 3 juin, suscite toutefois des critiques, en particulier celles des Libéraux de santé, organisme qui réunit les 10 principaux syndicats représentatifs de professionnels de santé libéraux et est aujourd’hui présidé par Philippe Besset, par ailleurs à la tête de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). L’intersyndicale a fait part de sa vive inquiétude dans un communiqué. « Parmi ces professions, certaines ne sont pas exercées par des professionnels de santé reconnus dans le code de la santé publique », soulignent les Libéraux de santé. Ces derniers estiment qu’une « ligne rouge » a été franchie, d’autant plus que l’intégration de nouvelles professions au RPPS n’est sans doute pas terminée. « L’Agence du numérique en santé (ANS) a précisé que d’autres professions, comme les chiropracteurs ou les ostéopathes doivent rejoindre le répertoire prochainement », expliquent-ils.
Avec ces évolutions, les Libéraux de santé redoutent surtout une confusion entre les professions de santé dûment reconnues et d’autres disciplines. « Nous comprenons l’ambition de construire un référentiel national unique des professionnels intervenant dans le système de santé, (mais) nous estimons qu’il est indispensable de proposer à l’ensemble des usagers un annuaire de santé lisible, qui distingue clairement les professions de santé reconnues des professions du secteur social ou du bien-être. » Les représentants des libéraux demandent en outre que l’accès aux données des patients soit différencié selon les professions. Enfin, ils plaident pour changer l’appellation RPPS en « RPPSS » (pour « Répertoire professionnel partagé de la santé et du social »).
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