L'interdiction de la vente en ligne du paracétamol jusqu'à la fin du mois de janvier a été entérinée par un arrêté publié le 4 janvier au « Journal officiel ». Une décision qui, selon Pharmazon, n'a pour seule conséquence qu'une « distorsion de concurrence avec les plateformes étrangères ».
Depuis le début du mois et jusqu'au 31 janvier (sauf prolongation de la mesure), le paracétamol ne peut plus être vendu en ligne par les plateformes françaises. Une décision prise pour limiter les tensions d'approvisionnement observées depuis de longues semaines sur le paracétamol, en particulier sur les formes pédiatriques. Si cette interdiction temporaire a été saluée par les syndicats de pharmaciens, elle ne fait pas les affaires des plateformes de vente en ligne pour qui l'impossibilité de vendre du paracétamol constitue un manque à gagner certain. Fondatrice de Pharmazon, Audrey Lecoq ne digère pas la décision prise par les autorités et veut alerter sur ses conséquences. Pour elle, l'interdiction de la vente en ligne du paracétamol « ne va rien régler », « crée une distorsion de concurrence avec les sites étrangers » et « met en danger les plateformes françaises », alors que « d’autres solutions existent ».
Ces « autres solutions » sont bien sûr offertes par les plateformes étrangères, notamment celles basées en Belgique, aux Pays-Bas ou encore en Allemagne. « Je pourrais décider de déménager le siège de l’entreprise en Belgique. Soumise au droit européen j’aurais alors droit de vendre du paracétamol dans toute l’Europe ! Est-ce ce que cherche le gouvernement ? », se demande Audrey Lecoq. Tout en affirmant refuser cette solution, la fondatrice de Pharmazon estime que les mesures pour lutter contre tensions et pénuries doivent être prises au niveau européen et non à l'échelle nationale. « Pour être efficace, il faut que la décision d’interdire la vente en ligne de certains produits soit prise pour l’ensemble des pays de l’UE. Cela réglerait l’essentiel du problème. Pour la distribution des médicaments, il faut raisonner européen aujourd’hui », affirme-t-elle.
Audrey Lecoq souhaite par ailleurs que l'on « réhabilite » une alternative au paracétamol qui a moins les faveurs des patients depuis la crise du Covid : l'ibuprofène. Un anti-inflammatoire non stéroïdien qui a beaucoup souffert d'une étude, depuis démentie, qui déconseillait son usage en cas de contamination au Covid-19. Selon les observations de la patronne de Pharmazon, les traces de ces recommandations passées sont toujours visibles aujourd'hui. « Une autre étude a réhabilité l’ibuprofène. Mais le mal était fait, l’ibuprofène n’a jamais retrouvé son niveau de vente d’avant l’étude et celui du paracétamol a explosé. Il faut que les autorités sanitaires communiquent sur le recours à cette molécule qui ne souffre quasiment pas de pénurie », plaide Audrey Lecoq.
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