Services d’urgence saturés face à l’augmentation de la fréquentation année après année, personnel en sous-effectif épuisé, manque de lits… les constats sont connus. La « mission flash », confiée au président de SAMU-Urgences de France, François Braun, doit rendre ses conclusions début juillet. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) positionne la pharmacie d’officine comme une partie de la solution.
L’insuffisance de la prise en charge des soins non programmés par la médecine de ville fait partie des causes souvent dénoncées par les personnels hospitaliers mobilisés depuis des mois pour faire évoluer leurs conditions de travail. Alors que les défections se multiplient, que le nombre de lits continue à se réduire et que les hospitaliers sont plus que jamais surmenés et démoralisés, le gouvernement a lancé une mission flash sur les urgences le 31 mai 2022.
Dans ce contexte, l’USPO porte six propositions pour renforcer l’accès aux soins non programmés grâce aux pharmacies d’officine. Le syndicat souligne d’abord la « forte progression des demandes pour des motifs hors urgences vitales » dans le nombre de passage aux urgences, concomitante à un temps médical de plus en plus contraint en ville. Or les pharmaciens pourraient prendre en charge la majorité de ces demandes. « En témoigne l’expérimentation menée en Bretagne depuis l’automne 2021 qui permet aux pharmacies de prendre en charge des soins non programmés pour treize pathologies », insiste Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. Ainsi, 75 % des 300 patients entrés dans cette expérimentation ont pu être pris en charge directement par la pharmacie.
Fort de ce résultat préliminaire, l’USPO propose de « développer les protocoles de soins non programmés pour différentes pathologies » telles que l’angine, les douleurs dentaires, les plaies bénignes, l’entorse de cheville, etc., d’autoriser la mise en œuvre de ces protocoles et de former toutes les officines (et pas seulement celles appartenant à une structure d’exercice coordonné). Le syndicat revient aussi sur une proposition partagée avec NèreS (ex-AFIPA) en exhortant à « ne pas pénaliser financièrement les patients en permettant une prise en charge des médicaments sans prescription médicale pour les situations qui ne nécessitent pas de diagnostic ». En clair, les médicaments remboursés lorsqu’ils sont prescrits devraient l’être également lorsqu’ils sont directement dispensés par le pharmacien. L’USPO propose aussi la mise en place de téléconsultations à l’officine pour les soins non programmées lorsqu’un avis médical s’avère nécessaire. Le syndicat souhaite que les pharmacies soient associées aux services d’accès aux soins et que les médecins et la régulation médicale soient sensibilisés à « la notion de médicament urgent » et à « la pénibilité des astreintes réalisées par les pharmaciens en nuit profonde ».
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