FACE À L’AMPLEUR de l’épidémie, les Nations Unies et l’Organisation mondiale de la santé appellent à la mobilisation générale. Lors d’une réunion extraordinaire de la Commission européenne, la France a proposé la mise en place d’un centre européen de gestion des rapatriements.
C’est « l’épidémie la plus importante que le monde ait connue », a rappelé le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU organisé à la fin de la semaine dernière.
Lors de cette réunion inédite, le chef de l’ONU a présenté en présence de la directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un programme d’action pour lutter contre l’épidémie qui a déjà touché plus de 5 000 personnes dont plus de 2 600 décès en Guinée, au Liberia, au Nigeria, au Sénégal et en Sierra Leone. « Le nombre de cas double toutes les trois semaines. Il y aura bientôt plus de cas rien qu’au Liberia que dans les quarante ans de l’histoire de cette maladie », a souligné Ban Ki moon. « Aucun de ceux d’entre nous qui ont l’expérience des luttes contre les épidémiques n’a, de sa vie, été le témoin d’une urgence de cette envergure, entraînant un tel degré de souffrance, et un tel enchaînement de conséquences dramatiques », a expliqué pour sa part Margaret Chang.
Face à cette urgence sanitaire constituant une « menace pour la paix et la sécurité internationales », le Conseil a adopté une résolution co-parrainée par 131 pays, là aussi un record, et voté à l’unanimité.
Le Conseil appelle les États membres « à fournir une assistance et des ressources d’urgence » aux pays affectés par la maladie, en premier lieu la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia : hôpitaux de campagne, médecins et infirmières, capacités logistiques et de transport aérien médicalisé. Selon les experts de l’ONU, le contrôle de l’épidémie nécessite une réaction 20 fois supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui. Un milliard de dollars seront nécessaires.
Une mission sanitaire.
L’organisation a aussi décidé d’établir une mission sanitaire d’urgence des Nations Unies dont les premiers éléments devraient être opérationnels dès la fin du mois de septembre. Cette mission internationale intitulée « Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER) » doté de moyens logistiques et opérationnels, sera chargée de coordonner les réponses sur le terrain avec cinq priorités : stopper l’épidémie, traiter les personnes infectées, assurer les services essentiels, préserver la stabilité et prévenir de nouvelles flambées épidémiques.
Aux États-Unis, le président Barack Obama a annoncé une série de mesures parmi lesquels l’envoi de 3 000 militaires la création d’un centre de commandement militaire à Monrovia, capitale du Liberia, pour soutenir les efforts, la mise en place d’un pont aérien pour acheminer le personnel sanitaire et le matériel plus rapidement vers l’Afrique de l’ouest, ainsi que d’une base intermédiaire au Sénégal. Les militaires participeront en particulier à la construction de nouveaux centres de traitement et le gouvernement américain mettra en place un centre permettant la formation de 500 travailleurs sanitaires par semaine.
Un centre européen de gestion des rapatriements.
L’Union européenne a déjà exhorté ses membres à rattraper « le temps perdu ». Lors d’une réunion extraordinaire, organisée à la demande de la France, les pays ont appelé à amplifier et à coordonner leur réponse. La question de du rapatriement sanitaire des personnes infectées a d’ailleurs été posée. Comme cela a été le cas l’infirmière, volontaire à Médecin Sans frontière, infectée au Liberia et rapatriée vers l’hôpital militaire Bégin (Val-de-Marne), chaque pays doit pour l’heure, gérer au cas par cas ce type de situation. La mise en place d’un centre européen de gestion des rapatriements disponible 24h/24, tel que le propose la France, pourrait permettre une gestion plus uniforme et plus efficace et garantir à tous les volontaires qui désirent s’engager l’assurance d’un retour en cas d’urgence. De même, une force de réservistes coordonnée au niveau européen, pourrait voir le jour, chaque pays apportant ses propres réservistes, l’EPRUS(Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires) jouant ce rôle pour la France.
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