Près de 10 000 médecins, dont 5 000 libéraux, ne seraient pas vaccinés contre le Covid-19, selon les chiffres du Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM). L'instance annonce vouloir faire preuve de la plus grande fermeté à leur égard.
Le président du CNOM, le Dr Patrick Bouet, a mis en garde les médecins qui refusent de recevoir la moindre dose de vaccin anti-Covid. « Ceux qui sont réfractaires à la vaccination ne feront plus de médecine », a-t-il averti lors d'une conférence de presse suivie par « le Quotidien du médecin » le 15 septembre. « Notre objectif est de 100 % (de médecins) vaccinés », a-t-il par ailleurs précisé.
Le Dr Bouet vise tout particulièrement les médecins libéraux non vaccinés. Il regrette de ne pas disposer de toutes les informations nécessaires pour agir contre ces derniers. « Il y a une instruction relative aux médecins hospitaliers et salariés mais on attend une instruction ministérielle dont on nous dit qu'elle est en arbitrage sur la procédure pour les libéraux. » Le président du CNOM compte beaucoup sur les agences régionales de santé (ARS) pour lui faire remonter les noms des médecins qui n'ont pas reçu d'injection. Les ARS ont en effet toute latitude pour contrôler le statut vaccinal des médecins, tout comme celui des pharmaciens. Elles peuvent également informer l’Ordre lorsqu’elles « constatent qu’un professionnel de santé ne peut plus exercer son activité (en raison de l’obligation vaccinale) depuis plus de trente jours », rappelle par ailleurs le Dr Bouet.
Reste à savoir quelles sanctions pourront être prises par l'Ordre à l’encontre des médecins réfractaires. Interrogée par le « Quotidien du médecin », l'ARS Île-de-France précise que le type de sanctions dépendra de la situation et aura un « caractère progressif » : mises en demeure, interdiction d’exercice, suspension des remboursements par l'assurance-maladie… Sur « France 3 Normandie », le président du Conseil régional de l'Ordre, le Dr François Clergeat, espère tout de même pouvoir « convaincre avant de contraindre ». Les médecins qui refusent le vaccin seront d'abord entendus par l'Ordre et ne feront ainsi l'objet de poursuites qu'en dernier recours s'ils continuent de camper sur leurs positions.
Pour rappel, les médecins, comme tous les autres professionnels de santé, ne peuvent plus exercer depuis le 15 septembre s'ils n'ont pas commencé leur parcours vaccinal (sauf contre-indication ou certificat de rétablissement encore valide). À partir du 15 octobre, ils ne pourront plus travailler sans schéma vaccinal complet.
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