Six ans après sa précédente campagne sur la conduite sous médicaments associant les pharmaciens, la Délégation à la sécurité routière (DSR - rattachée au ministère de l’Intérieur) lance une nouvelle communication en s’appuyant sur les médecins. Des opérations plus locales se poursuivent avec l’engagement des officines.
Depuis le 30 octobre, la Sécurité routière déploie une nouvelle campagne sur « le risque routier lié à certaines pathologies ou à la prise de médicaments ». Cette fois, elle a choisi d’associer les médecins à travers deux chroniques radios « L’invité d’Amélie », conçues sous forme d’interview avec les Drs Fabien Besançon et Yves Conti, tous deux généralistes en région parisienne. Elles sont diffusées jusqu’au 16 décembre sur Nostalgie, Radio Classique, RFM, RTL, France Inter, ainsi que sur les radios du réseau France Bleu.
Dans la continuité de cette campagne, 100 000 médecins vont recevoir un mémento sur les pathologies pouvant avoir une incidence sur la conduite et la marche à suivre dans chaque situation. Ce document, qui s’appuie sur l’arrêté du 28 mars 2022 listant les pathologies incompatibles ou compatibles sous certaines conditions avec la conduite routière, peut également être commandé gratuitement par tous les professionnels de santé auprès de la Sécurité routière, en faisant la demande par mail à diffusion-com-dsr@interieur.gouv.fr.
L’idée de la campagne est aussi de rappeler la présence, depuis 2008, de pictogrammes spécifiques sur les boîtes de médicaments pouvant influer sur la conduite, et leurs trois niveaux de gradation. Récemment, du 4 au 20 octobre, la préfecture de Haute-Savoie et près de 130 pharmacies du département ont déployé une campagne pour inviter les usagers à toujours vérifier la compatibilité de leurs médicaments avec la conduite. Ainsi, 6 500 sacs incitant à demander conseil au pharmacien sur le sujet ont été distribués. Pour rappel, le pictogramme de niveau 1 (jaune) ne remet généralement pas en cause la conduite d’un véhicule mais incite à consulter la notice pour savoir sur quels effets signalés il faut rester vigilant. Le niveau 2 (orange) peut en revanche remettre en cause la capacité à conduite et nécessite l’avis du médecin ou du pharmacien. Quant au niveau 3 (rouge), il contre-indique toute conduite d’un véhicule et appelle à demander l’avis du médecin ou du pharmacien pour recommencer à conduire.
En 2017, la DSR avait signé avec la direction générale de la santé (DGS) et le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) une convention « pour renforcer la sensibilisation du grand public aux effets des médicaments sur la conduite de véhicules » et lancé une campagne nationale avec le slogan « la sécurité sur la route commence sur votre table de nuit ». En parallèle, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait réévalué l’ensemble des médicaments et réalisé un focus sur les benzodiazépines et apparentées, trop souvent impliquées dans les accidents de la route dus aux médicaments. C’est pourquoi, « l’ensemble de la famille des benzodiazépines est passé au pictogramme de niveau 3 ».
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires