Depuis septembre 2021, 17 cas d'infections graves dues à un variant du méningocoque B ont été recensés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA). L'agence régionale de santé (ARS) veut inciter les jeunes de 16 à 24 ans vivant dans certaines communes à se faire vacciner.
L'été dernier, l'ARS d'Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place un plan de prévention ciblant tout particulièrement les jeunes de 16 à 24 ans, qui résident ou fréquentent les zones géographiques concernées. « Les médecins des différents secteurs ont été informés de cette situation spécifique et de la recommandation de cette vaccination. Les populations ciblées ont reçu un courrier les incitant à se rapprocher de leur médecin », précisait l'ARS en août dernier.
Cette campagne de vaccination exceptionnelle a été décidée suite à la détection de 17 cas d'infection à méningocoque B, sur une période d'un an et demi. Si d'autres cas ont été recensés ailleurs en France, la situation observée en Auvergne-Rhône-Alpes est particulière. Dans cette région, les cas sont liés à un variant spécifique du méningocoque B, qui n'avait jamais été repéré en France jusqu'à présent. Toutes les personnes contaminées avaient entre 16 et 21 ans, nombre d'entre elles avaient participé à des évènements festifs. La contamination s'effectue, la plupart du temps, par la salive, par des gouttelettes ou par des contacts rapprochés. Les malades sont tous restés plusieurs jours en réanimation, l'un d'entre eux est même décédé.
Le comité de surveillance de Santé publique France, qui a enquêté sur ces cas, évoque un phénomène d’hyperendémie, une augmentation durable et intense d’incidence. « Deux secteurs avaient été identifiés, à Chambéry et dans l’Est lyonnais », explique Alexandra Thabuis, épidémiologiste à Santé publique France, dans des propos repris par « 20 minutes ». « La première zone n’est désormais plus hyperendémique, sans nouveau cas depuis un an, mais la souche continue de circuler dans l’autre périmètre. On a alors identifié dix communes, neuf en Isère et une dans le Rhône, où le risque d’attraper la maladie est deux cent fois plus élevé chez les 15-24 ans que dans le reste de la région », détaille-t-elle. Pour l'instant, il est impossible d'expliquer précisément pourquoi ce dernier secteur est particulièrement touché.
Les jeunes de 16 à 24 ans vivant dans les communes concernées ont tous reçu par courrier une invitation à se faire vacciner. Selon, les chiffres de l'ARS, seulement 15 % d'entre eux y ont répondu favorablement à ce jour. Cette campagne de vaccination a donc été relancée par l'ARS et touche aujourd'hui 90 communes de l'Isère, du Rhône et de l'Ain. Les jeunes concernés et qui souhaitent se faire vacciner doivent se rendre chez leur médecin pour obtenir une prescription mais prochainement, les pharmaciens « pourront vacciner sans prescription contre le méningocoque B. De ce fait, le parcours sera simplifié », a rappelé Anne-Sophie Ronnaux-Baron, responsable de la veille sanitaire de l'ARS-AURA sur « BFM Lyon ». Les jeunes de 19 à 24 ans sont également invités à se rendre immédiatement aux urgences en cas d'apparition de certains symptômes (vomissements, raideur de la nuque, fièvre, maux de tête, taches rouges ou violacées sur le corps…)
Depuis avril 2022, il est recommandé de vacciner tous les nourrissons contre les infections invasives à méningocoque de type B, à partir de 2 mois et avant l’âge de 2 ans. À l’heure actuelle, on estime que seulement 10 % des jeunes ont reçu au moins deux doses de ce vaccin. Si les infections graves par méningocoques B sont rares (moins de 500 cas en France chaque année selon les chiffres du ministère de la Santé), leur létalité n'est pas négligeable, de l’ordre de 7 %.
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