Depuis le 10 mars et jusqu'au 30 avril, plus d'obligation de passer par son médecin traitant et d'avoir eu une consultation présentielle dans les douze mois précédant une consultation à distance « pour les personnes exposées au virus COVID-19 ».
Le décret du 9 mars autorise même leur réalisation par « n'importe quel moyen technologique actuellement disponible », ce qui ouvre la possibilité de consultations via des applications telles que Messenger, FaceTime ou WhatsApp. « Le médecin sera rémunéré comme si cela avait été une consultation, a confirmé Olivier Véran sur FranceInfo. En termes d'accessibilité aux soins, ça veut dire que si vous êtes au fin fond de la Creuse ou de la Lozère, vous pourrez avoir accès depuis chez vous, avec votre téléphone, à une consultation médicale et recevoir un arrêt de travail », a-t-il ajouté.
Des mesures loin de faire l'unanimité chez les médecins. MG France redoute qu'une consultation à distance pratiquée par un autre praticien que le médecin traitant soit « dangereuse si le patient n'est pas en état de décrire correctement son histoire, ses antécédents, son traitement en cours ou les signes cliniques qui l'amènent à consulter ». Comme nombre de ses confrères, le Dr Laurent Marty, président de l'Union française pour une médecine libre (UFML), dénonce également le manque d'objets connectés à disposition des généralistes, condition indispensable à la réalisation d'une téléconsultation de qualité selon lui. « On voit bien qu’on est incapable de nous fournir des masques, donc on ne voit pas comment tout d’un coup on étendrait des stéthoscopes connectés pour l’ensemble des médecins », estime-t-il. Si Olivier Véran mettait en avant l'intérêt de la téléconsultation pour des populations vivant dans des zones rurales et isolées, donc des personnes souvent âgées, le Dr Jean-Paul Ortiz, à la tête de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), pense, lui, que cette innovation est plus adaptée aux patients jeunes, moins à risque que les plus âgés qui peuvent faire des problèmes respiratoires beaucoup plus graves.
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