À Pézenas, dans l'Hérault, Katy Garcias n’a pas attendu que la télémédecine soit adoptée par le corps médical pour l’expérimenter dans son officine. Pour cette responsable départementale de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), l’attrait de l’innovation était doublé de l’envie de prouver aux organismes de tutelle que la pharmacie est tout à fait adaptée à ce dispositif. Sa démarche s’inscrit également dans la continuité de l’offre d’entretiens pharmaceutiques qu’elle a déjà mise en place depuis huit ans grâce à un site Internet de visioconférences.
Depuis avril, grâce à une convention passée avec la plateforme médicale Hellocare, la titulaire de la Nouvelle Pharmacie est en mesure de fournir en 15 minutes une consultation médicale à toute personne qui lui en fait la demande. Un iPad, spécialement dédié, est mis à disposition du patient qui peut entrer en relation avec un médecin via une messagerie sécurisée. C’est par le même moyen que le patient reçoit ensuite l’ordonnance sur son adresse mail personnelle, qu’il communique ensuite à l’officinale. « Contrairement au médecin d’Hellocare, je dispose grâce au DP de toutes les informations sur le traitement du patient. Et c’est donc en toute connaissance de cause que je peux délivrer cette ordonnance », note Katy Garcias.
La consultation, facturée 19 euros par Hellocare, n’est pas prise en charge par l’assurance-maladie. Toutefois, ce service rendu à l’officine peut répondre facilement et rapidement à des maux du quotidien, des soins non programmés, ou encore des pathologies simples en l’absence de médecins accessibles. « Pour l’heure, cette expérience pilote s’adresse avant tout aux patients de passage. Les habitants de Pézenas ont, quant à eux, par bonheur, encore tous un médecin traitant qu’ils peuvent consulter », expose la titulaire.
Katy Garcias ne compte pas moins répondre cet été à la demande des nombreux touristes de la région. Cependant pour la titulaire, qui ne perçoit aucune rémunération pour ce service, la chose est entendue, elle n’investira pas dans une cabine de téléconsultation tant que celle-ci ne sera pas financée par l’assurance-maladie et que le temps passé à cette consultation ne sera pas rémunéré.
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