Chaque année, le centre de gestion agréé CGA Partenaire réalise des statistiques économiques à partir des déclarations fiscales de ses adhérents pharmaciens (*), avec des moyennes au niveau national bien sûr, mais aussi pour la province, pour l’Ile-de-France et pour Paris intra-muros.
Au niveau national, et sans surprise, 2015 a été une mauvaise année (**) : le chiffre d’affaires moyen (1 524 000 euros) et les ventes de médicaments remboursables sont en recul, la marge globale moyenne (457 251 euros) est en baisse, et la rentabilité est en repli, avec une diminution de l’excédent brut d’exploitation (EBE) de 2,7 %. En termes de marge et de rentabilité, les très petites officines sont les plus touchées, avec une baisse moyenne de leur marge en volume de 2,6 % et un recul de leur excédent brut d’exploitation de 6,7 %.
Ces mauvais ratios économiques ont des répercussions sur la santé financière des pharmacies. CGA PARTENAIRE relève ainsi que la part des pharmacies ayant un fonds de roulement négatif progresse légèrement, dépassant 30 % en 2015. De même, la proportion des pharmacies ayant une trésorerie négative à la clôture de leur exercice est de 24 %. Quant aux investissements, ils sont en chute libre puisque l’investissement moyen par officine s’élève à seulement 11 557 euros en 2015, au lieu de 16 645 euros en 2014…
Les moyennes parisiennes
Pour la capitale, les chiffres d’affaires en 2015 suivent la même tendance qu’au niveau national, avec une diminution moyenne de 1,4 %. « Toutefois, les pharmacies parisiennes sont plus impactées par la baisse des prestations liées aux génériques. Cette baisse est ici de 42,7 % en 2015, au lieu de 21,1 % sur l’ensemble du territoire », relève l’étude de CGA PARTENAIRE. Comme les autres pharmacies, en outre, celles qui sont situées dans la capitale sont confrontées à une baisse d’activité sur le médicament remboursable (- 1,5 %) et sur le médicament en libre accès (- 1 %). Inversement, elles voient, elles aussi, leur activité progresser sur le marché du médicament non remboursable et sur la parapharmacie (+ 2,8 % et + 1,9 %). Toutes spécialités confondues, les ventes baissent de 0,6 % en moyenne en 2015.
Les officines parisiennes conservent, par ailleurs, leur singularité économique : la part du médicament remboursable dans le chiffre d’affaires total est moins élevée qu’au niveau national – même si cette part progresse un peu en 2015 – et la parapharmacie et le médicament non remboursable, au contraire, représentent des marchés plus importants qu’ailleurs.
Du côté de la marge, les pharmacies de la capitale font encore moins bien, en 2015, que l’ensemble de leurs consœurs. La marge globale baisse en effet, en moyenne, de 1,4 %, avec aussi une petite hausse des frais de personnel et des frais généraux. Conséquence : l’EBE recule de près de 4 % en 2015 (contre – 2,7 % au niveau national) et le taux de rentabilité moyen s’élève désormais à 8,7 % seulement, au lieu de 9,6 % pour l’ensemble des officines.
La rentabilité des officines parisiennes, déjà moins bonne que celles de l’ensemble des pharmacies, continue donc de se dégrader assez nettement.
À noter, enfin, que le résultat courant moyen des officines parisiennes s’élève 113 010 euros. Il était, en moyenne, de 114 150 euros en 2014.
Les chiffres en Ile-de-France
Pour les officines installées dans les départements d’Ile-de-France (Paris non compris), le constat global est à peine meilleur, même si le recul du chiffre d’affaires global est un peu moindre (- 1 % en 2015). Ici aussi cette baisse s’explique en partie par la diminution des prestations de services.
En effet, si l’on exclut les prestations, les ventes augmentent globalement de 2,2 % pour les pharmacies franciliennes en 2015. Un assez bon résultat qui s’explique, selon les chiffres de CGA PARTENAIRE, par une hausse relativement importante du marché du médicament non remboursable (+ 4,2 %) et par celui de la parapharmacie et des autres produits taxés à 20 % de TVA. À noter aussi que la part du médicament remboursable reste plus élevée en Ile-de-France que sur le reste du territoire.
La marge globale des pharmacies franciliennes, pour sa part, perd en valeur, et en moyenne, 0,3 %. La rentabilité diminue elle aussi, de 1,2 %, avec un EBE moyen, rapporté au chiffre d’affaires, de 9,8 % en 2015. En termes de rentabilité, l’étude relève ainsi que « les pharmacies d’Ile-de-France sont moins touchées que les pharmacies parisiennes, en raison de la quasi-stabilité de leur marge en valeur ».
(*) L’étude 2015 a été réalisée à partir d’un échantillon de 764 pharmacies sur un total de 1 004 officines adhérentes de CGA PARTENAIRE. Ces pharmacies relèvent de l’impôt sur le revenu dans 92 % des cas et l’activité est exercée sous forme individuelle dans 59,2 % des cas.
(**) Voir aussi notre édition Internet du 26 juillet 2016.
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