La mission d’information du Sénat sur « le développement de l’herboristerie et des plantes médicinales » constituée en avril 2018 vient de rendre son rapport.
La mission d'information, menée par le sénateur Joël Labbé (rapporteur), a rencontré une centaine d’acteurs (producteurs, cueilleurs, herboristes, pharmaciens, médecins, universitaires, chercheurs, entreprises industrielles ou artisanales de transformation, etc.), au cours d’auditions, de tables-rondes ou de visioconférences et de deux déplacements en région. Ces travaux ont abouti à 39 propositions visant à accompagner l’essor de la filière. Parmi elles, la mission propose de « réexaminer la liste des 148 plantes médicinales "libérées" du monopole pharmaceutique, pour y intégrer des plantes des outre-mer ou des plantes ne présentant pas de risque d’emploi, en étudiant la possibilité de la compléter de leurs usages traditionnels reconnus et validés concernant "les petits maux du quotidien" ». Elle souhaite également l’établissement, au niveau européen, d’un cadre d’évaluation graduée des allégations de santé concernant les plantes utilisées comme denrées ou compléments alimentaires, fondé sur la reconnaissance de leur usage traditionnel tout en intégrant les avancées des connaissances scientifiques.
Tout en reconnaissant aux pharmaciens, « de par leur formation solide », la capacité à délivrer des conseils sur les plantes, la mission propose de consolider ces formations en les déclinant pour les professionnels des outre-mer sur la pharmacopée locale et de sensibiliser les médecins à l’intérêt du recours complémentaire aux plantes et aux risques liés à leur emploi.
Enfin, quant à la question d'une renaissance possible du métier d'herboriste, la mission ne souhaite pas encore trancher. Elle propose plutôt « la poursuite de la concertation avec l’ensemble des acteurs pour envisager les conditions d’une reconnaissance éventuelle de métiers d’herboristes, les contours des formations adaptées et les évolutions législatives correspondantes ». La mission estime en effet que le projet suscite pour l'heure « des réticences, de la part des représentants des professionnels de santé qui estiment qu’une profession intermédiaire, autonome des pharmaciens, ne serait pas à même de protéger la santé publique en raison des actions complexes des plantes » (voir notre article « abonné »).
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