La Nouvelle Aquitaine et la région Auvergne Rhône-Alpes devraient être les deux régions élues pour expérimenter la vaccination contre la grippe à l’officine, pour une durée de 3 ans. Le décret d’application qui confirmera ce choix et qui entérinera les modalités de l’expérimentation de la vaccination à l’officine devrait sortir fin mai.
Mais pourquoi ces deux régions ont-elles été choisies ? Tout d’abord, parce qu'elles sont déjà très impliquées dans des actions innovantes de santé : la Nouvelle Aquitaine comme l’Auvergne Rhône-Alpes mènent en ce moment des projets de « territoires de soins numériques ». Elles expérimentent, dans ce cadre, un carnet de vaccination électronique. Ensuite, selon les syndicats, la Nouvelle Aquitaine aurait été choisie pour son caractère rural. Quant à la région Auvergne Rhône-Alpes, elle était particulièrement concernée, après avoir connu, dans un EHPAD lyonnais, une épidémie de grippe qui a entraîné le décès de 13 résidents.
Approbation ordinale
L'Ordre des pharmaciens approuve ce choix des deux régions. Elles représentent « près de 11 millions de Français pouvant participer à l'expérimentation », souligne sa présidente, Isabelle Adenot, qui estime par ailleurs « judicieux que l'expérimentation ait lieu dans des régions réputées à faibles taux de vaccination et pour lesquelles il convient donc d'améliorer la couverture vaccinale ».
En revanche, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) s'avoue plutôt déçue par la restriction de la vaccination à ce périmètre, alors qu’initialement trois ou quatre régions avaient été pressenties. Les étudiants, qui avaient déclaré qu’ils resteraient mobilisés jusqu’à la parution du décret, sont bien décidés à lutter pour une extension de l'expérimentation à d'autres régions. Lors d’une dernière assemblée de délégués, ils ont étudié le rôle de lobby que pourraient jouer leurs associations locales pour réclamer une augmentation du nombre de régions.
Par ailleurs, bon nombre de pharmaciens des régions non élues, ainsi que leurs patients, seront également déçus. « Il est vraiment dommage de ne pas autoriser la vaccination partout en France pour les pharmaciens, écrit Isabelle T, sur le site du « Quotidien du pharmacien ». Je n'étais pas particulièrement pour, car nous avons un cabinet d'infirmières au village, mais je me suis aperçue que beaucoup de patients souhaitaient se faire vacciner à l'officine… Les gens ne vont pas comprendre que nous ne vaccinions pas l'an prochain car ils pensaient que ce serait déjà pour la campagne 2016-2017 ! »
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