Très attendu, le rapport du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) devrait arriver dans quelques jours. Son but : réfléchir à une nouvelle organisation du système de soins français.
Un des scénarios évoqués par le rapport du HCAAM pour améliorer le système de soins français est la prise en charge de presque tous les remboursements par l’assurance- maladie, sans plus aucun recours aux mutuelles. Le projet, dit de la « Grande Sécu », est largement décrié par les mutuelles qui voient là une « nationalisation du système de santé ». Commandé par Olivier Véran en juillet dernier, le rapport du HCAAM cristallise ainsi les inquiétudes des complémentaires santé et des mutuelles. Car le ministre de la santé n'a jamais caché sa volonté de réformer le système français en se passant des mutuelles. Il reproche à ces dernières des frais de gestion disproportionnés (7 milliards par an, supérieurs à ceux de la Sécurité sociale), des tarifs en constante augmentation, ainsi que les difficultés rencontrées par les populations défavorisées (notamment les chômeurs) à bénéficier d'une complémentaire. Pour y remédier, l'une des solutions avancées par le HCAAM, le projet de « Grande Sécu », vise à faire prendre en charge la quasi-totalité des remboursements par l’assurance-maladie.
Farouchement opposées à l'idée, les mutuelles craignent la création d'un système de santé à deux vitesses. « De nombreux médecins basculeraient dans un système totalement privé et seuls les patients qui auraient les moyens pourraient les consulter », affirme ainsi Thomas Saunier, directeur général de Malakoff Humanis. Éric Chenut, président de la Mutualité française, prédit de son côté « une envolée des prélèvements obligatoires et plus aucune capacité à maîtriser les dépenses ». Éric Maumy, directeur général d’April, qualifie, lui, le projet d'Olivier Véran d'« idéologique ».
Pour améliorer le système de santé, les mutuelles plaident de leur côté pour moins de taxes et moins de réglementations. Elles revendiquent également la possibilité de gérer entièrement certaines branches, telle l’optique.
Si la « Grande Sécu » n'est pas pour demain, le rapport du HCAAM ajoute au moins le sujet au programme des débats de la future élection présidentielle. Sachant que, pour l'heure, la majorité des Français se disent satisfaits du système actuel.
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