Après la pandémie de Covid-19 et l’épidémie de variole du singe (Mpox), le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) met à jour son avis relatif au plan variole, en élargissant ses recommandations aux autres orthopoxviroses.
La variole, infection virale très contagieuse considérée comme éradiquée en 1980, reste une préoccupation pour les autorités sanitaires. C’est pourquoi le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a mis à jour son avis relatif au plan variole, en l’étendant désormais aux orthopoxviroses.
Tout d’abord, le HCSP souligne la nécessité de garder une vigilance renforcée vis-à-vis du risque lié aux orthopoxviroses. En effet, « à la suite de l’éradication de la variole et à l’arrêt de la vaccination, l’immunité antivariolique est en forte baisse dans la population mondiale ». Le risque de réémergence de cas de variole est donc possible, même si ce risque est « très faible, qu’il s’agisse de bioterrorisme ou de résurgence naturelle, notamment en relation avec le changement climatique ». De plus, l’épidémie de Mpox hors d’Afrique en 2022 a démontré la capacité d’adaptation à l’humain d’orthopoxvirus, avec une transmission devenue strictement interhumaine.
Face à ces risques, le HCSP se prononce sur la stratégie à tenir, tout en rappelant que son rôle n’est que consultatif, étant donné que les recommandations vaccinales relèvent dorénavant de la Haute Autorité de santé (HAS).
Pour le HCSP, il faut réfléchir à étendre la couverture vaccinale compte tenu de l’efficacité des vaccins de troisième génération sur l’ensemble des orthopoxvirus et de leur bonne tolérance (démontrée au cours de l’épidémie de Mpox). En ce sens, l'instance propose, comme la HAS, d’adapter la stratégie vaccinale selon le niveau d’alerte (de 0 à 4). Pour une menace de niveau 0 (menace non spécifique), elle propose de rendre accessible la vaccination (avec des vaccins de 3e génération uniquement) aux personnels susceptibles de prendre directement en charge le ou les premiers cas de malades suspects, mais aussi, de laisser la possibilité de se faire vacciner aux personnels de santé en soins primaires (médecins, infirmiers, pharmaciens) qui seraient susceptibles d’être au contact des premiers cas paucisymptomatiques, et qui le souhaiteraient.
Le HCSP suggère également de prendre les mesures pour une extension de l’autorisation d’AMM des vaccins de 3e génération aux enfants d’âge inférieur à 3 ans (ou de poids < 13 kg).
En ce qui concerne les mesures thérapeutiques curatives, « les traitements antiviraux sont à positionner dans les établissements de santé de référence avec utilisation du técovirimat en première intention, des immunoglobulines anti-vaccine, du plasma immun, des traitements de support et des mesures non pharmaceutiques (lavage de mains, port du masque, nettoyage des sols, ventilation…) ». Il faudra également disposer d’un stock État de vaccin, d’antiviraux (técovirimat), de masques, d’équipement de protection individuel.
Enfin, il est nécessaire de mettre en place un plan pour communiquer de façon transversale, coordonnée et participative et lutter contre les fausses informations.
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