Pendant ses 11 années passées au sein d'un grand groupe pharmaceutique, Gwenaëlle Fichel a constaté que de nombreuses pharmacies souhaitaient donner leurs invendus (produits d'hygiène, de parapharmacie, cosmétiques…) à des associations mais que très peu le faisaient réellement.
« Il y avait une forte adhésion à la démarche de dons au niveau des pharmacies avec qui j'avais l'habitude de travailler, 60 à 70 % d'entre elles voulaient le faire, explique Gwenaëlle Fichel. Cependant, dans la pratique à peine 5 ou 6 donnaient régulièrement. Pourquoi ? Parce que les pharmaciens manquent de temps, sont souvent en sous-effectif et ne savent pas toujours comment organiser ces dons aux associations en termes de logistique. Les pharmaciens ignorent parfois quels produits ils peuvent donner ou non. Ce n'est pas non plus simple pour eux de savoir à quelle association en faire profiter. » Installée dans le Finistère, Gwenaëlle Fichel a alors une idée, proposer un service dédié aux officines pour leur permettre de donner leurs invendus à des associations, le tout en perdant le moins de temps possible.
Si les contours du modèle économique de son entreprise, baptisée « N'en jetez plus ! », ne sont pas encore complètement définis, l'idée est de proposer aux pharmacies une collecte à un rythme régulier, tous les deux mois dans un premier temps, moyennant un forfait. Des dons qui, rappelons-le, ouvrent droit à des réductions fiscales pour les pharmacies. « La loi antigaspillage (la loi AGEC, en vigueur depuis le 1er janvier 2022), précise que les produits d'hygiène invendus ne peuvent plus être détruits par incinération. Ils doivent en priorité faire l'objet d'un don, rappelle Gwenaëlle Fichel. Les pharmaciens, en tant que distributeurs, sont donc obligés de changer leur manière de gérer leurs invendus. On peut s'en occuper soi-même et cela prend du temps, ou bien faire appel à un prestataire. C'est ce que je souhaite proposer avec "N'en jetez plus !". »
Deux phases de tests avant de monter en puissance
La toute jeune entreprise va entrer dans le vif du sujet dès le mois de novembre, lors d'une première phase de tests menée avec quatre pharmacies du Finistère. « En amont de la collecte, un rendez-vous va être organisé avec chacune des pharmacies impliquées pour voir ce qu'elles veulent donner, en quelle quantité, savoir à quel prix remisé elles ont acheté les produits… L'objectif de cette phase de test c'est de voir quels sont les produits les plus collectés et si cela correspond aux besoins des associations, déterminer le temps que nécessite l'ensemble du processus, préparer les différentes étapes… » Gwenaëlle Fichel est déjà en contact plusieurs associations dans son département. Après le premier test de novembre, un second sera organisé en janvier. À partir de l'été prochain, elle espère pouvoir proposer ce service à d'autres officines du Finistère, de Guingamp et de Lorient. Avant de voir plus loin encore ? « Même si l'entreprise est encore dans une phase pilote, des pharmaciens installés dans le Finistère et les alentours peuvent me contacter dès maintenant s'ils sont intéressés, précise Gwenaëlle Fichel. Le principe c'est aussi de co-construire ce projet avec des pharmaciens en écoutant leurs besoins et en se basant sur leurs avis. »
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter Gwenaëlle Fichel via son profil LinkedIn ou par mail à l'adresse suivante : gwenaelle@fichel.fr
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