MALGRÉ la signature d’un point d’étape, le projet d’honoraires ne fait pas l’unanimité dans la profession. Car si la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) se félicite « de l’entrée effective dans le champ conventionnel d’une part significative de la rémunération officinale, réforme indispensable au maintien de l’équilibre économique des pharmacies d’officine », l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) se montre très réservée. Pour son président, Gilles Bonnefond, de nombreux points restent en suspens : « quel serait leur taux de prise en charge ? Comment s’appliqueraient ces honoraires aux médicaments remboursables à prescription médicale facultative délivrés sans ordonnance ? Le taux de TVA appliqué à ces honoraires n’est pas non plus déterminé. » Et il fait de la réponse à toutes ces questions une condition à la signature du futur avenant. Gilles Bonnefond n’est pas non plus satisfait du plan de posologie à réaliser en contrepartie de l’honoraire pour les ordonnances complexes. Toutefois, il estime avoir obtenu satisfaction sur la signature rapide d’un nouvel avenant sur les génériques pour 2014, ainsi que sur l’arbitrage des conditions d’application de l’article sur les remises sur les génériques avant toute signature d’un avenant sur la rémunération. Le président de l’USPO se félicite également de la mise en œuvre en deux temps de la nouvelle rémunération, plutôt que de façon brutale. « Nous considérons que des marges de manœuvre existent encore pour négocier, mais nous souhaitons un engagement rapide de l’État sur les remises génériques, ainsi qu’un contrat pluriannuel sur l’évolution de la marge pour pouvoir mener à terme ces négociations fondamentales pour la profession », résume Gilles Bonnefond.
L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) a, pour sa part, carrément claqué la porte des négociations, refusant de signer le point d’étape. « L’UNPF exclut d’engager l’ensemble de la profession dans un texte qui prévoit un honoraire lié à la boîte, une rémunération nulle pour les médicaments supérieurs à 850 euros et 37 % de la marge sous forme d’honoraires, en contradiction complète avec la convention pharmaceutique signée en 2012 », explique l’organisation présidée par Françoise Daligault. De même, pour le syndicat, les inquiétudes relatives à l’honoraire à la boîte aux niveaux fiscal, juridique et économique n’ont à aucun moment été éclaircies ou dissipées et sa demande de déconnecter les honoraires des prix et des volumes des médicaments n’a pas été retenue. « Pour toutes ces raisons, l’UNPF refuse d’accorder un blanc-seing à l’assurance-maladie qui entraînerait la profession dans une réforme majeure, sans visibilité. »
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