Dans un document de huit pages, la direction générale du Trésor analyse le potentiel des médicaments génériques et livre des propositions de réforme pour mieux l'exploiter.
Dans sa lettre « Trésor-Eco » du mois de juin, la direction générale du Trésor estime que « malgré la succession de mesures visant à stimuler la consommation de médicaments génériques », le modèle actuel a atteint ses limites. Si le taux de substitution est « très bon », il n'atteint pas le niveau de consommation observé dans les autres pays de l'OCDE, la France se plaçant en 20e position en volume et 19e en valeur. Pour le Trésor, cela s'explique par « une absence de confiance dans ces médicaments de la part de certains patients » et par « la structure de la prescription en France qui favorise les médicaments nouveaux » puisque les médecins français « ne prescrivent en moyenne que 40 % de médicaments inscrits dans le répertoire », versus 80 % en Allemagne.
Pour relancer le développement des génériques dans l'Hexagone, le Trésor imagine d'abord une action sur leur prix qui permettrait « des gains financiers de 170 millions à 1 milliard d'euros », tout en restant « attentif à ce que les nouvelles mesures ne fragilisent pas les laboratoires génériques », dont les marges sont modestes. Il propose une baisse plus importante du prix du princeps dès l'arrivée du premier générique et la mise sous TFR systématique de tous les groupes génériques au bout de trois ans. Une autre réforme consisterait à fixer le prix des produits sur la base du TFR le plus bas des médicaments de même molécule et non plus seulement de même groupe générique, et ce dès trois ans après la chute du brevet. Ce qui « mènerait à la création d'un répertoire des molécules sous tarif de référence ». Il suggère également de limiter les baisses de prix pour les génériques plus coûteux à produire.
Le Trésor avance d'autres mesures pour inciter les médecins à prescrire en DCI (lire notre article « abonnés ») et améliorer les effets attendus de la ROSP pour la prescription de génériques. Il envisage aussi de conditionner une partie du financement public versé aux maisons pluriprofessionnelles de santé au respect d'un objectif de prescriptions dans le répertoire. Enfin, une autre piste vise à accélérer les procédures d'AMM. Par ailleurs, le Trésor préconise qu'un cadre de développement soit « mis en place rapidement » pour les biosimilaires, en incitant les médecins à prescrire « des molécules et non plus des noms de marque » et en leur fixant des « objectifs de prescription au sein du répertoire des médicaments biosimilaires ».
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