• L’évolution de la rémunération
Xavier Bertrand l’affirme, la profession est aujourd’hui « à un moment clé ». L’évolution du mode de rémunération représente en effet un tournant pour les officinaux. Pour le ministre de la Santé, il est aujourd’hui nécessaire de rendre cette rémunération moins dépendante du médicament. D’autant que les baisses de prix et de volumes devraient se poursuivre dans les prochaines années. Ce passage devra être « progressif », estime Xavier Bertrand, qui appelle également à définir précisément les nouvelles missions de service public, ainsi que les indemnités correspondantes. Pour lui, il pourrait s’agir de la préparation des doses à administrer (PDA), du suivi vaccinal, ou encore de l’accompagnement des patients chroniques. Xavier Bertrand ajoute que cette évolution de la rémunération doit s’accompagner d’une modernisation des officines, tout en gardant la notion de proximité pour les patients. Grâce aux dispositions inscrites dans le PLFSS pour 2012, « vous avez le cadre conventionnel pour tout faire », assure le ministre. Avant de prévenir : « les temps sont durs, à vous d’être raisonnable. Mais je suis confiant » dans l’issue des négociations qui s’ouvrent avec l’assurance-maladie.
• Les grands conditionnements
Autre bonne nouvelle annoncée par le ministre : la révision des modalités de calculs des marges des grands conditionnements. « Je voyais dans les conditionnements trimestriels une question de bon sens pour les patients et une source d’économies pour l’assurance-maladie », explique Xavier Bertrand. Mais s’il y a un déséquilibre entre les efforts demandés aux pharmaciens et aux industriels, « je suis prêt à revoir les choses ». Un nouveau calcul des marges des différents acteurs sur les grands conditionnements pourrait donc être mis en place.
• Médicaments et Internet
En ce qui concerne la vente de médicaments sur Internet, le ministre reste un peu flou. D’un côté Xavier Bertrand affirme que « les médicaments doivent être dispensés en officine » et de l’autre, il explique qu’il va « préciser les conditions de vente des médicaments » sur la Toile. « Aujourd’hui, il y a un vide juridique, le code de la santé publique ne contient rien sur le sujet, explique-t-il. Il y a certes le cadre européen, mais je ne peux laisser ce no man’s land. » « Je veux la qualité et la protection des patients », poursuit-il. Et de conclure : « On ne peut se passer du conseil officinal, même pour des médicaments que l’on connaît ». À suivre.
• Les génériques
Le marché des génériques marque le pas et Xavier Bertrand souhaite lui donner un second souffle. « Il faut redonner de l’élan au taux de substitution qui ne progresse plus », lance-t-il. Et d’annoncer un objectif de croissance de 5 points pour 2012. Pour y parvenir, il estime qu’il y a lieu de reprendre des initiatives, notamment avec les prescripteurs. Il annonce également un contrôle renforcé des caisses sur les mentions « non substituable » abusives.
• Les déremboursements
Il n’y aura pas 600 ou 6 000 déremboursements, mais 64, tient à préciser le ministre de la Santé. Dans un premier temps, 26 médicaments (soit 80 présentations) ne seront plus pris en charge à compter du 1er décembre (« Journal officiel » du 5 octobre). Une seconde vague concernera cette fois 38 principes actifs, annonce-t-il. « Il s’agit d’une mesure de bon sens qui ne produira pas d’économies, car dans ce cas, il y a quasiment toujours des transferts sur des médicaments remboursables ». Quoi qu’il en soit, le ministre estime que « il y a trop de médicaments en France, qu’on en consomme trop, et qu’on les paye trop cher ». Certaines pratiques de contournement misent au point par certains laboratoires ne lui plaisent pas non plus. « Les me-too*, je ne les accepterai plus », prévient-il.
• La loi médicament
Enfin, le ministre de la Santé ne cache pas sa satisfaction d’avoir vu son projet de loi pour renforcer le contrôle du médicament adopté à une forte majorité par les députés en première lecture. En effet, il n’a obtenu qu’une trentaine de voix contre, les socialistes s’étant abstenus. En pleine période pré-élections présidentielles, cela montre, à ses yeux, que ce texte va dans le bon sens. Il en profite pour féliciter les officinaux d’avoir accompagné cette réforme, sans jamais lui mettre des bâtons dans les roues. « C’est le système tout entier des produits de santé qui doit évoluer », estime Xavier Bertrand, qui rappelle que son projet de loi vise à concilier l’accès thérapeutique et la sécurité des patients. « La confiance a été sérieusement ébranlée avec l’affaire du Mediator. Regagner le chemin de la confiance passe aussi par vous qui êtes au quotidien en contact avec les patients. »
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