L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) livre son bilan de la rémunération après neuf mois de mise en œuvre de la réforme.
Les chiffres de septembre ne sont pas bons. Cette rentrée est en effet marquée par une perte d'activité avec une baisse des unités vendues très importante. Par rapport à septembre 2017, « nous perdons pratiquement 19 millions d'unités, observe le président de l'USPO, Gilles Bonnefond. Cela entraîne une baisse de la rémunération de plus de 24 millions d'euros ». L'an passé, le nombre d'unités reculait de 1,6 million et la marge de 9,5 millions d'euros. « On voit bien que le nouveau mode de rémunération est beaucoup plus protecteur malgré la baisse d'activité, affirme Gilles Bonnefond. La baisse des unités est 10 fois supérieure cette année. Nous aurions donc dû perdre 90 millions d'euros de marge ! Or la perte s'élève à un peu plus de 24 millions d'euros. » Il ajoute : « Ce qui nous pénalise aujourd'hui, c'est l'honoraire d'1 euro à la boîte », responsable, selon lui, de 19 millions d'euros de perte à lui seul.
L'effet protecteur du nouveau mécanisme de la rémunération se confirme sur les neuf premiers de l'année, assure le président de l'USPO. « Malgré la perte supplémentaire d'unités par rapport à l'année dernière, la perte de marge s'élève à 31 millions d'euros contre 121 millions d'euros sur les neuf premiers mois de 2017. Donc, la situation se stabilise », explique-t-il, notant que la marge s'améliore de 90 millions d'euros entre 2017 et 2018, et que la contribution des médicaments chers n'est que de 11 millions d'euros.
Par officine, entre janvier et septembre, la perte de rémunération atteignait en moyenne 5 707 euros l'année dernière. Cette année, sur la même période, elle s'élève à 1 453 euros. Ce qui fait dire à Gilles Bonnefond que « l'amortisseur baisse de prix est au rendez-vous », même s'il reconnaît que le résultat n'est pas encore tout à fait satisfaisant, l'évolution de la marge étant toujours négative. « On ne peut pas en un coup de baguette magique, en seulement neuf mois, modifier l'ancien mode de rémunération mis en place il y a trois ans et qui était mauvais, et contrer en même temps les baisses d'activité et de volume », estime le président de l'USPO.
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