Santé publique : les mesures des 100 jours

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Publié le 20/04/2022

Afin qu'une fois l'automne arrivé, les promesses électorales en matière de santé publique ne se trouvent pas reléguées au second plan des priorités, le Dr Gilles Nussenbaum, directeur de la rédaction de « Décision et Stratégie Santé » somme les référents santé de nommer les mesures qui seront prises par leur candidat dans les 100 premiers jours et tout au long du quinquennat.

Une santé publique omniprésente et pratiquée par tous les professionnels de santé, c'est la ligne que souhaite donner Emmanuel Macron, convaincu qu’elle se décline tant dans le champ de la prévention, du dépistage, de la prise en charge du patient que de son suivi. « Pour cela, l'État donne le cap et les outils », assène François Braun, son référent santé. Première mesure du quinquennat, une grande concertation, mise en place par l'État, dans son rôle régalien, va donner le "la" en ce qui concerne la santé de nos concitoyens, pour lutter contre les inégalités d'accès en santé, des femmes et des enfants, pour remettre l'innovation et la souveraineté dans les produits de santé au cœur des priorités, décline le Dr Braun. « Avant la fin de l'année, les productions seront revenues localement. C'est déjà le cas pour le paracétamol », promet-il. De même, sur les territoires, élus, soignants et soignés seront embarqués dans un système désormais orienté vers les besoins de santé de la population et non plus vers l'offre. « Cela ne se fera pas en cinq ans, mais en quinze ans, comme au Danemark. »
Davantage qu'un Ségur, c'est un Grenelle de démocratie sanitaire, associant soignants et patients, qu'il faut à la France, croit le référent santé de la candidate du Rassemblement national. Pour Patrick Barriot, cette stratégie passe aussi par des mesures en faveur des infirmières. Au décret de compétence qui doit sortir de manière urgente, viendra s'ajouter une revalorisation substantielle de la grille des salaires tout comme une revalorisation intellectuelle, au niveau universitaire, par un niveau master, voire un doctorat en soins infirmiers. « Ce que n'a pas prévu le Ségur de la Santé », tacle le référent santé de Marine Le Pen.

Il est également urgent, poursuit-il, de faire passer la loi Grand âge dès le début du quinquennat, ainsi que des mesures en faveur de la santé mentale et de la psychiatrie. « Cela concerne davantage l’offre de soins que la santé publique », remarque cependant le Dr Nussenbaum. « Mais, rétorque Patrick Barriot, on a vu que le Ségur de la santé, c'est le Ségur de l'hôpital. Il a complètement oublié le secteur privé, les libéraux, le secteur de la prestation de soins à domicile, les aidants non professionnels pour lesquels Marine Le Pen entend agir rapidement. »
S'il est un registre sur lequel s'accordent les deux référents, c'est bien celui de la définition d'un système de santé à l’échelle des territoires. « Parce la problématique en santé publique de l'Est de la Moselle, territoire minier et sidérurgique, n'est pas la même que dans le Bordelais ou dans le Sud », constate François Braun. Tandis que son homologue du Rassemblement national renchérit : « les objectifs nationaux de santé publique doivent être déclinés au niveau territorial, tout en sachant que Marine Le Pen le voit au niveau infrarégional, avec une gouvernance au niveau du département et des bassins de vie. Cela amène à une évaluation des besoins bassin de vie par bassin de vie. »

M. B.

Source : Le Quotidien du Pharmacien