Économie de l’officine

Septembre avait pourtant bien commencé…

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Publié le 20/10/2020
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Après un été qui laissait présager un retour à un niveau de dispensation équivalent à 2019, septembre a d’abord répondu aux espoirs des officines, avant de reprendre une tendance baissière. Le trafic reste en recul mais le panier de soins est en légère hausse : les patients rationalisent leurs déplacements à la pharmacie.

Les deux premières semaines de septembre étaient prometteuses. « Et c’est bon pour le moral » des officines qui en ont bien besoin, relève David Syr, directeur général adjoint de GERS Data. Mais la progression du chiffre d’affaires ne s’est pas maintenue. Sur l’ensemble du mois, il augmente de 1 % par rapport à la même période en 2019, mais la 3e semaine est en recul de 2 % et la dernière de 1 %. Sur les 9 premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires global de l’officine perd 1 %. Une baisse à mettre sur le compte de la prescription de ville, qui chute de 4 % les 3e et 4e semaines de septembre, alors qu’elle représente 53 % du chiffre d’affaires de la pharmacie. Les bons résultats obtenus par la prescription hospitalière (+6 % en septembre) et les médicaments conseil (+3 % en septembre) ne permettent pas de revenir à la croissance car ils pèsent moins lourd sur le chiffre d’affaires (respectivement 27 % et 20 %).

Ces deux segments permettent néanmoins de « booster » le panier de soins moyen, également plus élevé parce que « les patients rationalisent leur venue en pharmacie », analyse Patrick Oscar, directeur général due GIE GERS et de GERS Data. Ce qui permet de compenser partiellement la baisse de trafic (-1,4 %) en septembre. Cette baisse est sensible en Auvergne-Rhône-Alpes et en Ile de France (-3 à -6 %), en particulier à Paris (-15 %). Trois régions retrouvent le niveau de trafic de l’an dernier (Franche-Comté, Grand Est, Hauts-de-France) et deux affichent même une progression comprise entre +2 et +5 % (Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine). Les officines les plus touchées sont celles dont le chiffre d’affaires est compris entre 4,5 millions et 7 millions d’euros (-6 %) et celles dont le chiffre d’affaires dépasse les 7 millions d’euros (-7 %). L’implantation joue également un rôle : les pharmacies en zone rurale sont les seules à tirer leur épingle du jeu (+5 %), tandis que les autres sont en décroissance : -1 % pour les pharmacies de périphérie, -3 % pour celles de centre-ville et -4 % dans les centres commerciaux.

L’automédication en berne

Malgré tout, le marché du remboursable se maintient en septembre (-1 % en volume, +2 % en valeur). En particulier, les médicaments chroniques sont stables ou en progression depuis la fin du mois de juin : +5 % pour les antidépresseurs, +2 % pour les antidiabétiques, +7 % pour les anti-TNF, +1 % pour les médicaments de la sclérose en plaques. À l’exception des antihypertenseurs (-1 %) et les hypocholestérolémiants (-3 %). Le GERS a, par ailleurs, proposé un focus sur l’ibuprofène, très impacté à partir de la semaine 13 (23-29 mars) après la recommandation du ministre de la Santé de ne pas en utiliser en cas de Covid-19. « Nous constatons une remontée après la chute très forte enregistrée à partir de mars, de -80 % de délivrances, mais le mois de septembre est encore à -38 % », note Patrick Oscar.

Quant au marché de l’automédication, il est en recul de 5 % depuis le début de l’année et enregistre une forte baisse les deux dernières semaines de septembre (-12 % et -11 % en unités), tiré vers le bas par les fortes involutions des produits pour la toux, le rhume et l’état grippal, le mal de gorge, la diarrhée.

Mélanie Mazière

Source : Le Quotidien du Pharmacien