Le stade expérimental ayant fait ses preuves (aucune dose de vaccin n’a été perdue), la vaccination contre le Monkeypox va pouvoir être réalisée par une trentaine de pharmacies dans six régions. Un arrêté devrait en préciser les modalités dans les prochains jours.
Neuf pharmacies en Occitanie, cinq en région PACA, autant en Bretagne et en Nouvelle-Aquitaine, deux dans les Pays de la Loire et six dans les Hauts-de-France : il s’agit du premier état des lieux de la vaccination en officine contre le Monkeypox qui devrait être formalisée par arrêté au cours de la semaine prochaine. Dans sa rédaction, cet arrêté devrait prévoir que toute ARS pourra ajuster sa stratégie à ses besoins.
Ce n'est pas assez pour Grégory Tempremant, membre du bureau de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France. Il réitère ses inquiétudes face à l’absence d’un maillage sur tout le territoire et aux disparités de prise en charge qui ne manqueront pas, selon lui, d’émerger entre les populations. Il ne mâche pas ses mots : « Soit le ministère a une ambition, soit il veut faire illusion. » Il pointe des arguments d’après lui fallacieux, à savoir que l’offre est suffisante au sein des centres hospitaliers et des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des infections par les virus de l’immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles (CeGIDD). Car, insiste-t-il, des études démontrent que « 7 % des cas sont asymptomatiques et que la vaccination protégerait par conséquent de la contagiosité ». En tout état de cause, Grégory Tempremant estime que « l’offre en officine est complémentaire de celle des CeGIDD ou des hôpitaux, car on sait très bien que certains patients n’iront pas dans ces structures ».
Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) est moins catégorique dans son évaluation de la situation. « Si les autres régions ne se sont pas manifestées, c'est qu'elles estiment que l'offre sur leur territoire est suffisante. Ce qui m'importe c'est que l'on réponde aux besoins. Le nombre de nouveaux cas positifs baisse, et on ressent que les autorités sanitaires sont plutôt confiantes quant à l'évolution de l'épidémie », déclare-t-il. Il assure que si la situation venait à se dégrader, « tout serait en place pour que l'on puisse étendre la vaccination en officine selon les besoins ».
Olivier Rozaire, président de l’URPS pharmaciens en Auvergne-Rhône-Alpes, estime lui aussi le dispositif suffisamment « adaptatif ». Il en veut pour preuve la coopération entre l’ARS et les pharmaciens des quatre départements touchés depuis plusieurs mois par une forte incidence de méningites à méningocoque B. « Dans ce cas précis, l’ARS a conventionné avec dix officines pour une délivrance intégrale du vaccin. C’est-à-dire que ces pharmaciens peuvent vacciner et sont indemnisés par l’ARS pour cet acte. » Selon lui, rien ne ferait barrage à un dispositif similaire si le besoin s’en faisait ressentir dans la lutte contre le Monkeypox. Pour l’heure, cependant, insiste-t-il, la demande en vaccination reste très localisée sur certaines zones de la métropole lyonnaise.
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