L’Académie nationale de médecine pointe les effets néfastes du télétravail prolongé sur la santé. Elle souhaite que cet impact soit mieux documenté et émet quelques recommandations.
Le télétravail prolongé imposé à de nombreux salariés depuis plusieurs mois n'est pas sans conséquences sur la santé des Français. Dans un communiqué diffusé le 3 mai, l'Académie nationale de médecine dresse un bilan alarmant des effets du travail à domicile. Ainsi, souligne-t-elle, une détresse psychologique est relevée chez près d’un salarié sur deux, chez 53 % des femmes et 62 % des jeunes. Sans compter, rappellent les académiciens, que l’ergonomie souvent défaillante du poste de travail au domicile peut conduire à des problèmes posturaux, des troubles ostéo-articulaires et des cervicalgies. Le long temps passé en position assise et l’absence de déplacement pour se rendre au travail renforcent en outre la sédentarité des personnes en emploi de bureau. Une sédentarité dont l'Académie rappelle les conséquences : déconditionnement musculaire avec fatigabilité et perte de masse musculaire, affectant la mobilité et le maintien postural, et accroissant le risque de chute. D'autres troubles, neurosensoriels ceux-là, tels la fatigue visuelle liée au travail sur écran et parfois même une gêne auditive associée au port prolongé de casque d'écoute sont également pointés par l'institution.
Dans ce contexte, l’Académie de médecine émet quelques propositions, notamment en termes d'information (guide mis à disposition par la médecine du travail) pour l’équipement et l’aménagement du poste de travail à domicile, et invite les entreprises à aider leurs salariés à se doter de bonnes conditions ergonomiques de télétravail. Autre recommandation, inciter les télétravailleurs à séparer les deux espaces de vie, à préserver des horaires de routine (lever, coucher) et une durée moyenne de sommeil de l’ordre de 8 heures, ou encore éviter l’usage des écrans dans l’heure qui précède le coucher, et maintenir une activité physique régulière utile à la resynchronisation de l’horloge interne.
Enfin, recommande l'Académie, l’organisation et les horaires du télétravail doivent s'efforcer de préserver les conditions du lien social, en conservant impérativement une journée au moins par semaine sur le lieu de travail, et des activités collectives à distance. Pour l'instance, des études épidémiologiques doivent également être mises en place en population générale et dans une population de patients souffrant de troubles psychiques, pour analyser la prévalence et l’impact du télétravail chez eux.
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