Un arrêté paru ce jour au « Journal officiel » permet aux ARS, sous réserve d’une autorisation ministérielle, de déclencher des dépistages du Covid-19 par TROD antigéniques, dans le cadre d’opérations collectives.
La multiplication des clusters, liée notamment à la rentrée universitaire, accélère le dispositif de dépistage de masse. Un arrêté du 15 septembre, paru ce jour au « Journal officiel », permet aux ARS, sur autorisation du ministère de la Santé, d’organiser des opérations collectives de dépistage par des tests rapides nasopharyngés d'orientation diagnostique (TROD) antigéniques. Ces tests permettent de savoir si une personne est positive au Covid-19 en moins de 20 minutes. Ce même arrêté autorise également les kinésithérapeutes à réaliser des tests RT-PCR.
En ce qui concerne les TROD antigéniques, ils pourront être effectués par les médecins et tous les professionnels de santé. En cas de résultat positif, le test devra être confirmé par un examen de détection du génome du SARS-CoV-2 par RT-PCR en laboratoire de biologie médicale. Cependant, précise l’arrêté, ces opérations collectives « ne peuvent concerner ni les personnes présentant des symptômes d'infection par le virus SARS-CoV-2, ni les personnes identifiées comme des “cas contacts” ». Ces TROD auront donc pour fonction de permettre une première sélection dans le cadre de ces opérations collectives.
Si cet arrêté constitue un premier pas, cette utilisation des TROD n’est pas suffisante, pour Laurent Filoche. « Il est temps d’aller plus loin et de diffuser ces TROD à l’échelle nationale », déclare le président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO). Les pharmaciens continuent en effet de revendiquer la place de l'officine dans la stratégie de dépistage. À condition toutefois, comme le souligne Gilles Bonnefond, que l’on dispose de tests en nombre suffisant. Très déterminé sur la participation des pharmaciens au dépistage du Covid par tests antigéniques et demain par tests salivaires, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) appelle à une montée en charge progressive. Pour l’heure, elle doit se faire, selon lui, en fonction des TROD antigéniques disponibles. « Dans la situation actuelle, il est préférable de réserver ces tests aux villes, aux régions, aux facs, confrontées à des clusters. Il ne faut pas désorganiser le système », estime-t-il, se félicitant de l’ouverture de la stratégie aux TROD antigéniques, avec l’arrivée de ces tests redoutablement efficaces permettant des résultats rapides.
Une ouverture qui vise également à répondre aux difficultés rencontrées par les laboratoires de biologie médicale. Contraints de travailler à des cadences infernales, assaillis par des patients frustrés qui se montrent parfois agressifs, révoltés par le montant dérisoire de leur prime Covid, les laboratoires et leur personnel n'en peuvent plus, à tel point que certains ont décidé de faire grève. « Aujourd'hui, nous n’avons ni les moyens techniques ni les moyens humains ni les moyens financiers de travailler et surtout on n’a aucune reconnaissance » a ainsi témoigné une salariée d’un des laboratoires en grève sur l’antenne de « RTL ».
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