L’Inserm, le CNRS et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier ont identifié une molécule jouant un rôle majeur dans le déclenchement de la cascade inflammatoire lors des affections allergiques respiratoires telles que l’asthme ou la rhinite allergique. L’étude a été publiée dans le « Journal of experimental medicine » le 10 avril.
TL1A, de la famille des alarmines, est émise par les cellules de l’épithélium pulmonaire quelques minutes après une exposition à un allergène. Elle coopère avec l’interleukine-33 (IL-33), une autre alarmine, pour alerter le système immunitaire de la présence de l’allergène. Un double signal qui stimule l’activité de cellules immunitaires (cellules lymphoïdes innées du groupe 2 ou ILC2), lesquelles déclenchent ensuite une cascade de réactions en chaîne responsables de l’inflammation allergique. « Nous pensons qu'un rôle important du TL1A est d'augmenter l'amplitude et la durée du signal d'alarme de l'IL-33 », expliquent les chercheurs. Ils démontrent que lors de l’activation synergique par l’IL-33 et le TL1A, les ILC2 pulmonaires acquièrent un phénotype transitoire et produisent des « quantités prodigieuses » d’interleukines IL-9.
Le TL1A endogène fonctionne comme une alarme épithéliale
« Nous proposons que les alarmines épithéliales IL-33 et TL1A, ainsi que les ILC2 et les IL-9, fonctionnent ensemble dans un système d'alarme séquentiel qui est immédiatement activé après l'exposition à l'allergène pour une initiation rapide de l'inflammation allergique des voies respiratoires », concluent les chercheurs. En d’autres termes : « Le TL1A endogène fonctionne comme une alarme épithéliale importante. »
Pour l’Inserm, « les alarmines constituent donc des cibles thérapeutiques d’intérêt majeur pour le traitement des pathologies allergiques respiratoires. » L’institut voit, « dans quelques années », la mise à disposition d’anticorps bloquant l’alarmine TL1A pour les patients souffrant d’asthme sévère ou d’autres pathologies allergiques. « Il est intéressant de noter que les anticorps anti-TL1A sont en cours de développement clinique pour les maladies inflammatoires de l'intestin », souligne également l’équipe française dans son article.
En France, au moins 17 millions de personnes sont concernées par les pathologies allergiques, dont 4 millions d’asthmatiques. Les formes d’asthme les plus graves sont responsables de plusieurs centaines de décès tous les ans.
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