Vigilance requise !

Par
Publié le 08/02/2018
Article réservé aux abonnés

Contre-indications absolues :

- Prostaglandines : asthmes graves.

- Bêta-bloquants : asthme mal contrôlé, insuffisance cardiaque décompensée, bradycardie importante, syndrome de Raynaud, artérite oblitérante des membres inférieurs, bloc auriculoventriculaire…

- Inhibiteurs de l’anhydrase carbonique : insuffisance rénale sévère, hypersensibilité aux sulfamides.

- AINS : asthme aux AINS, ulcère gastro-duodénal, insuffisance hépatique ou rénale sévère.

Les effets indésirables qui doivent alerter :

Les effets indésirables systémiques des principes actifs administrés par voie locale sont considérés, par analogie, comme pouvant être identiques à ceux induits après administration par voie générale ; en pratique, leur survenue est rare, mais néanmoins toujours possible.

Certains doivent être particulièrement connus :

- Anesthésiques de contact : ces produits ne doivent pas être utilisés de manière prolongée en raison de leurs effets toxiques, comme une hypoesthésie cornéenne, un retard à la cicatrisation ou une kératite neuroparalytique avec risque d’opacification définitive.

- Antibiotiques : réactions allergiques (les aminosides sont les antibiotiques le plus souvent responsables de phénomènes toxiques).

- Mydriatiques et cycloplégiques : risque de fermeture de l’angle iridocornéen (glaucome aigu), de réactions d’irritation et d’allergies locales.

- Antiglaucomateux : picotements à l’instillation, sensation de corps étranger, discrète hyperhémie conjonctivale.

- Corticoïdes et anti-inflammatoires : risque d’augmentation de la pression intraoculaire et possible effet cataréactogène. Les corticoïdes peuvent aggraver les infections herpétiques et fongiques superficielles ainsi que retarder la cicatrisation épithéliale cornéenne.

- Conservateurs : les conservateurs sont généralement bien tolérés à court terme, mais peuvent provoquer des lésions inflammatoires sérieuses en cas d’administration chronique (leur cytotoxicité augmente avec la concentration et la durée d’exposition ; toutes les structures oculaires peuvent être concernées). Le principal conservateur utilisé dans les collyres est le chlorure de benzalkonium. Il a été beaucoup étudié en raison de ses effets secondaires : déstabilisation du film lacrymal en raison de son effet détergent, d’où augmentation de l’évaporation des larmes responsable de sécheresse oculaire, ou majoration d’un syndrome de l'œil sec préexistant, fréquent chez les sujets âgés. Il peut également induire une réaction inflammatoire de la surface oculaire, néfaste à la cicatrisation en cas de chirurgie. Les présentations unidoses ne contiennent pas de conservateurs.

Quelques effets indésirables spécifiques :

- Bêta-bloquants : arythmie, syncope, syndrome de Raynaud, dyspnée, toux, céphalées, fatigue, étourdissement, dyspepsie, diminution de la libido (il faut savoir, néanmoins, que le passage systémique est 100 à 200 fois moindres sous forme de collyre que suite à une administration orale)…

- Inhibiteurs de l’anhydrase carbonique : altération du goût, céphalées, paresthésies.

- Alpha-2 adrénergiques : rougeur oculaire, céphalées, asthénie, sécheresse de la bouche, somnolence, vertiges.

- Parasympathomimétiques : myosis, spasmes transitoires de l’accommodation, augmentation de la sécrétion lacrymale, vasodilatation conjonctivale.

- Prostaglandines : céphalées, prurit oculaire, hyperhémie conjonctivale, hypertrichose (cils), allongement des cils, hyperpigmentation de l’iris, décompensation d’un asthme sévère (rare).

- Anti-inflammatoires non stéroïdiens : manifestations allergiques chez les sujets atopiques (crise d’asthme, œdème de Quincke).

Les interactions médicamenteuses :

Les principes actifs administrés en collyre peuvent, théoriquement, prendre part à des interactions systémiques, bien que les quantités instillées et absorbées dans la circulation générale soient minimes.

 

 


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3409