D’origine généralement primaire comme les migraines, les céphalées de tension sont les « maux de tête » les plus fréquents : dans certaines populations, plus de 70 % des personnes signalent des céphalées de tension épisodiques ; la forme chronique affecte 1 à 3 % des adultes. Elles apparaissent généralement à l’adolescence et affectent trois femmes pour deux hommes.
Symptômes
Les céphalées « tensives » se manifestent par une sensation de striction ou d’écrasement au niveau de la tête, de localisation le plus souvent bilatérale, d’intensité habituellement faible ou modérée mais de durée parfois importante (jusqu’à une semaine pour les épisodes de céphalées épisodiques, voire indéfinie dans la céphalée chronique). Contrairement à la migraine, la céphalée de tension n’est ni aggravée par l’activité physique (ex : montée des escaliers) ni associée à des troubles digestifs. Elle s’accompagne d’une hypersensibilité modérée aux stimulations environnementales (phonophobie ou photophobie discrètes).
La fréquence des épisodes s’évalue à l’aide d’un agenda : on distingue les céphalées épisodiques (‹ 15 jours de céphalées par mois) des céphalées chroniques (≥ 15 jours de céphalées par mois depuis au moins trois mois).
Étiologie
L’origine de la céphalée de tension demeure mal connue. Les formes épisodiques auraient pour origine des facteurs musculaires (augmentation de la tension et de la sensibilité des muscles péri-crâniens, souvent favorisée par des anomalies posturales) alors que les formes chroniques seraient volontiers liées à un dysfonctionnement des systèmes de contrôle de la douleur (qui les rapprocherait des fibromyalgies). Dans les deux cas, l’anxiété ou le stress aggraverait le phénomène.
Une céphalée de tension chronique, peut être secondaire, devrait inviter à rechercher une surconsommation médicamenteuse antalgique (consommation régulière d’au moins 10 J/mois d’antalgique contenant de la caféine, de la codéine, de la poudre d’opium ou du tramadol, ou d’au moins 15 J/mois de paracétamol, d’aspirine et/ou d’un AINS).
Traitement
Le traitement d’une céphalée épisodique peu fréquente se résume à la prise de paracétamol ou d’aspirine, voire d’un AINS. Celui d’une céphalée épisodique fréquente ou d’une céphalée chronique s’avère plus difficile : le recours répété aux antalgiques sera évité afin de prévenir l’abus. La prise en charge, globale, devrait associer un traitement de fond pharmacologique (souvent un antidépresseur à faible dose, dans une finalité antalgique) à un traitement non pharmacologique visant à gérer le stress (relaxation, sophrologie, hypnose, thérapies cognitivo-comportementales) et à limiter les facteurs musculaires d’entretien (kinésithérapie, gouttière gingivale en cas de dysfonction de l’articulation temporo-mandibulaire).
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