Les étapes de l’autosurveillance glycémique :
L’éducation thérapeutique du patient diabétique comprend l’apprentissage de l’autosurveillance glycémique, indispensable pour maîtriser la maladie et les traitements.
Avant d’effectuer le prélèvement sanguin, le patient doit se laver les mains à l’eau chaude, sans utiliser des antiseptiques ou de l’alcool pouvant fausser la mesure de la glycémie. Après séchage des mains, le patient peut se masser le bout des doigts ou secouer les mains vers le bas afin de faciliter l’afflux de sang au site de prélèvement. La composition du sang pouvant être modifiée par la coagulation, il n’est pas recommandé de faire saigner à deux reprises le bout du doigt.
Pour diminuer le risque infectieux et la sensation de douleur, c’est une lancette neuve et non usagée qui est à insérer dans le stylo autopiqueur. La profondeur de piqûre peut être réglée en fonction de l’épaisseur de la peau, entre 0.5 et 1.5 micromètre. La piqûre est effectuée sur les bords du doigt, ni trop près de l’ongle, ni dans la pulpe et en évitant la « pince », soit le pouce et l’index.
La goutte obtenue est déposée sur la bandelette à usage unique, préalablement insérée dans le lecteur glycémique, affichant le résultat de la mesure à l’écran. Les bandelettes et lancettes usagées sont récupérées dans un collecteur prévu pour les déchets d’activité de soins à risque infectieux (DASRI), disponibles en pharmacie.
Un carnet de surveillance glycémique est remis au patient diabétique afin qu’il puisse y noter les résultats de glycémie capillaire. Il peut également y consigner les modifications d’alimentation, la pratique d’une activité physique, la survenue de maladie, etc… pouvant expliquer des résultats anormaux. Le carnet permet au médecin d’accéder à toutes les informations pour optimiser le traitement.
A quelle fréquence ?
Chez le diabétique de type 1, 4 à 6 contrôles glycémiques sont recommandés afin de réguler la glycémie et adapter le traitement. Les moments privilégiés sont le matin à jeun, pour visualiser la glycémie nocturne, avant le repas ou l’injection d’insuline rapide, 2 heures après le début du repas et le soir au coucher.
Pour le diabétique de type 2 sous insuline, le nombre de contrôle est proportionnel au nombre d’injections (environ 4 par jour). Pour le diabétique de type 2 non-insulinodépendant, l’autosurveillance glycémique peut être effectuée entre 2 fois par jour à 2 fois par semaine. Elle permet d’évaluer l’efficacité thérapeutique et des mesures hygiéno-diététiques.
Chez les femmes enceintes, la glycémie capillaire peut être réalisée autant de fois que nécessaire, de 4 en cas de traitement diététique seul, jusqu’à 6 minimum en cas d’insulinothérapie.
Pour tous les diabétiques, le contrôle glycémique est recommandé en cas de suspicion d’hypoglycémie, d’activité physique, de cétose urinaire, d’épisodes infectieux et de modifications de traitement ou d’alimentation susceptibles de perturber la glycémie.
Reconnaître les signes de dysglycémie et savoir les prendre en charge :
Sans prise en charge adéquate, les troubles glycémiques peuvent conduire au coma. Il est important de rappeler au patient les signes d’hypoglycémie et d’hyperglycémie.
L’hypoglycémie se révèle par la survenue de sueurs, d’une tachycardie, de pâleur, de céphalées, voire de troubles de la vigilance. Chez les personnes traitées par insuline, l’injection prévue ne doit pas être administrée mais une dose de sucre rapide (morceaux de sucre, confiture, fruit…) doit être ingérée, avec arrêt de toute activité. Une seconde glycémie capillaire peut être effectuée 30 minutes plus tard, et en cas de valeurs basses, un deuxième resucrage est recommandé. Si le repas est prévu à plus de 2 heures, il est conseillé de prendre une collation comprenant des glucides d’absorption lente. Si le patient est inconscient, une injection de glucagon doit être réalisée.
L’hyperglycémie se manifeste par une soif intense, une polyurie, une asthénie, une polypnée et des troubles digestifs. Une bandelette urinaire recherchant les corps cétoniques est à effectuer en cas de glycémie supérieure à 2.5 g/L. Si la bandelette est positive, le patient doit contacter son médecin ou les urgences. Si l’hyperglycémie est mineure, le patient sous insuline pourra s’injecter des doses supplémentaires d’insuline en contrôlant sa glycémie.
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