L'oxyurose et la pédiculose présentent beaucoup de points communs et quelques spécificités.
Le premier signe d'alerte est le prurit et le grattage
Les démangeaisons anales de l'oxyurose sont intenses et se produisent par crises surtout le soir au coucher et la nuit. À force de grattage, des lésions secondaires (eczéma impétigo) peuvent survenir au niveau de l'anus. Chez la petite fille, des signes d’inflammation de la vulve (vulvite) sont possibles à cause d’un grattage intensif. Ils peuvent s’accompagner de difficultés à uriner ou au contraire de fuites urinaires.
Les démangeaisons répétées de certaines zones du cuir chevelu, particulièrement la nuque, les tempes et autour des oreilles sont évocatrices d'une pédiculose. En effet, la salive des poux est irritante car elle contient un anticoagulant qui entraîne une réaction allergique lors des piqûres. Les lésions peuvent évoluer vers un impétigo en cas de grattage excessif.
Symptômes spécifiques d'une oxyurose
Des douleurs abdominales, des diarrhées épisodiques, une pâleur, une difficulté à manger sont parfois constatées. Les démangeaisons provoquent également une fatigue, une nervosité des insomnies, des cauchemars. Parfois, il n’y a aucun trouble, certains enfants s’accommodent fort bien de la présence du parasite. Les membres d’une même famille peuvent être tous contaminés sans éprouver de symptômes.
Les enfants en priorité
C'est la vie en collectivité (crèche, école, centre aéré…) qui favorise la recrudescence des vers et des poux chez les enfants. Tous les deux ont le pouvoir de se transmettre d'un enfant à l'autre avec une vitesse qui ne laisse à l'abri ni les enfants de la classe, ni ceux de la fratrie, et qui n'épargne pas davantage les adultes en contact avec eux. L'oxyurose touche 40 % des enfants de 2 à 7 ans en milieu scolaire, elle atteint aussi les enfants qui jouent dans les bacs à sable. La pédiculose est très contagieuse et elle est responsable d’épidémies.
La transmission par contact direct et indirect
Les œufs d'oxyures se transmettent par contact direct. Ils se logent sur et sous les ongles des mains de l'enfant infesté quand il se gratte l’anus. Lorsque celui-ci porte ses doigts à la bouche, il s’auto-contamine et le processus recommence. Il risque également de contaminer son entourage par contact direct ou en touchant des objets usuels. La contamination est d’autant plus difficile à contrôler que les œufs d’oxyures résistent plusieurs semaines dans le milieu extérieur (sous-vêtements, literie, sol). Ils se transmettent également par contact indirect. En revanche, contrairement à une idée reçue, les oxyures ne se transmettent pas par les animaux domestiques.
La pédiculose se transmet le plus souvent par contact direct de tête à tête. La transmission indirecte est plus rare et controversée mais reste possible car le pou peut survivre jusqu’à 36 heures loin d’une tête et se propager via les cagoules, les peignes, les brosses à cheveux, les écharpes. Il est possible d'avoir des poux malgré une douche et un shampooing quotidien. En effet, le pou est immobilisé temporairement mais il ne se noie pas. Par précaution, il est recommandé de mettre un bonnet de bain à la piscine.
Une détection possible à l'œil nu
La présence des oxyures est souvent détectée par la maman qui repère des lésions rouges de grattage et voit des petits vers blancs mobiles sur l'anus de l'enfant, dans ses selles, ou dans ses sous-vêtements. S’il y a un doute le médecin peut demander un "scotch test". Cet examen consiste à coller un ruban adhésif transparent sur les plis de l’anus, pour y recueillir les œufs du parasite. Il doit être réalisé le matin, avant toute toilette locale ou émission d’une selle. Le ruban est ensuite fixé sur une lame de microscope analysée en laboratoire. Une parasitologie des selles n’est pas nécessaire.
Les lentes sont faciles à repérer. Lorsqu'elles sont de couleur caramel, brillante et située près de la base du cheveu, elles sont vivantes. Blanches et situées plus loin du cuir chevelu, elles sont mortes, la coque est vide. Les poux adultes sont plus difficiles à voir et seule l'utilisation d'un peigne fin, raie par raie sur cheveux humides, permet de s'assurer de leur présence.
Des mesures d'hygiène pour éviter les récidives
Il s’agit d’interrompre le cycle de réinfestation et de transmission des oxyures. Les mesures d'hygiène corporelle sont très strictes. Il est recommandé de se laver les mains régulièrement et plus particulièrement avant de manger et après être allé aux toilettes, d'avoir les ongles de mains coupés très ras et ne pas les ronger. Les œufs sont éliminés dans leur majorité par un lavage à l'eau : une douche matinale diminue l'auto-infestation durant la journée.
Pour éviter un risque de réinfestation par les poux, il convient d'examiner la chevelure de toute la famille avant de traiter. En effet, le prurit n’est pas systématique. Une fois le traitement effectué, il faut vérifier régulièrement la tête de l'enfant pour voir si des poux n'ont pas survécu, en s’aidant d’un peigne fin spécial poux. Il faut informer les enfants des précautions à prendre à l'école.
Les gestes de nettoyage et de lavage
Il convient de nettoyer, d'aérer, de désinfecter la literie, les vêtements, les jouets, de laver le linge à 60° (vêtements, draps, pyjamas, taies d’oreillers). Dans le cas de l'oxyurose, on procède à un nettoyage des sols et des matelas, de préférence à l'aspirateur. Il faut éviter de secouer la literie pas afin d'éviter la dissémination et réduire le risque d'inhalation des œufs. Les sanitaires sont désinfectés au moins une fois par jour.
Pour éliminer les poux on peut pulvériser un spray spécifique sur les peluches, les bonnets, les casquettes, les oreillers… ou les mettre à l’écart dans un sac hermétique pendant 48 heures car le pou ne survivra pas sans son hôte.
Traiter toute la famille et l'entourage
Lorsqu'une infection par oxyurose a été signalée en classe ou dans la famille, tout le monde doit être traité sans exception. même en dehors de manifestations. De même, à la moindre suspicion de contamination par les poux, le traitement de toute la fratrie et de l'entourage s'impose, une surveillance stricte est nécessaire pour repérer une éventuelle recontamination ou une résistance au traitement. Il faut prévenir la collectivité à laquelle l'enfant appartient pour que le maximum d’enfants soit traité, et rompre le cercle vicieux des transmissions et les épidémies.
Répéter le traitement
En cas d’oxyurose, le traitement prévoit la prise unique d’un médicament antiparasitaire à renouveler au moins deux semaines plus tard de façon à tuer les vers déjà adultes et ceux qui ont pu éclore entre-temps. Aucun médicament ne détruira les œufs qui sont localisés en dehors du corps, par exemple sous les ongles. Il convient dès lors de renouveler le traitement par une seconde prise pour éviter tout risque de rechute.
Tous les membres d'une famille infestés par des poux doivent être traités simultanément et retraités une deuxième fois 7 à 10 jours plus tard. Si on soupçonne une résistance (présence de poux deux jours après un traitement bien suivi), il faut reprendre un traitement en changeant de classe pharmacologique. Si on soupçonne une réinfestation suite à un nouveau contact avec une personne infestée, on peut reprendre le traitement précédent.
Le premier signe d'alerte est le prurit et le grattage
Les démangeaisons anales de l'oxyurose sont intenses et se produisent par crises surtout le soir au coucher et la nuit. À force de grattage, des lésions secondaires (eczéma impétigo) peuvent survenir au niveau de l'anus. Chez la petite fille, des signes d’inflammation de la vulve (vulvite) sont possibles à cause d’un grattage intensif. Ils peuvent s’accompagner de difficultés à uriner ou au contraire de fuites urinaires.
Les démangeaisons répétées de certaines zones du cuir chevelu, particulièrement la nuque, les tempes et autour des oreilles sont évocatrices d'une pédiculose. En effet, la salive des poux est irritante car elle contient un anticoagulant qui entraîne une réaction allergique lors des piqûres. Les lésions peuvent évoluer vers un impétigo en cas de grattage excessif.
Symptômes spécifiques d'une oxyurose
Des douleurs abdominales, des diarrhées épisodiques, une pâleur, une difficulté à manger sont parfois constatées. Les démangeaisons provoquent également une fatigue, une nervosité des insomnies, des cauchemars. Parfois, il n’y a aucun trouble, certains enfants s’accommodent fort bien de la présence du parasite. Les membres d’une même famille peuvent être tous contaminés sans éprouver de symptômes.
Les enfants en priorité
C'est la vie en collectivité (crèche, école, centre aéré…) qui favorise la recrudescence des vers et des poux chez les enfants. Tous les deux ont le pouvoir de se transmettre d'un enfant à l'autre avec une vitesse qui ne laisse à l'abri ni les enfants de la classe, ni ceux de la fratrie, et qui n'épargne pas davantage les adultes en contact avec eux. L'oxyurose touche 40 % des enfants de 2 à 7 ans en milieu scolaire, elle atteint aussi les enfants qui jouent dans les bacs à sable. La pédiculose est très contagieuse et elle est responsable d’épidémies.
La transmission par contact direct et indirect
Les œufs d'oxyures se transmettent par contact direct. Ils se logent sur et sous les ongles des mains de l'enfant infesté quand il se gratte l’anus. Lorsque celui-ci porte ses doigts à la bouche, il s’auto-contamine et le processus recommence. Il risque également de contaminer son entourage par contact direct ou en touchant des objets usuels. La contamination est d’autant plus difficile à contrôler que les œufs d’oxyures résistent plusieurs semaines dans le milieu extérieur (sous-vêtements, literie, sol). Ils se transmettent également par contact indirect. En revanche, contrairement à une idée reçue, les oxyures ne se transmettent pas par les animaux domestiques.
La pédiculose se transmet le plus souvent par contact direct de tête à tête. La transmission indirecte est plus rare et controversée mais reste possible car le pou peut survivre jusqu’à 36 heures loin d’une tête et se propager via les cagoules, les peignes, les brosses à cheveux, les écharpes. Il est possible d'avoir des poux malgré une douche et un shampooing quotidien. En effet, le pou est immobilisé temporairement mais il ne se noie pas. Par précaution, il est recommandé de mettre un bonnet de bain à la piscine.
Une détection possible à l'œil nu
La présence des oxyures est souvent détectée par la maman qui repère des lésions rouges de grattage et voit des petits vers blancs mobiles sur l'anus de l'enfant, dans ses selles, ou dans ses sous-vêtements. S’il y a un doute le médecin peut demander un "scotch test". Cet examen consiste à coller un ruban adhésif transparent sur les plis de l’anus, pour y recueillir les œufs du parasite. Il doit être réalisé le matin, avant toute toilette locale ou émission d’une selle. Le ruban est ensuite fixé sur une lame de microscope analysée en laboratoire. Une parasitologie des selles n’est pas nécessaire.
Les lentes sont faciles à repérer. Lorsqu'elles sont de couleur caramel, brillante et située près de la base du cheveu, elles sont vivantes. Blanches et situées plus loin du cuir chevelu, elles sont mortes, la coque est vide. Les poux adultes sont plus difficiles à voir et seule l'utilisation d'un peigne fin, raie par raie sur cheveux humides, permet de s'assurer de leur présence.
Des mesures d'hygiène pour éviter les récidives
Il s’agit d’interrompre le cycle de réinfestation et de transmission des oxyures. Les mesures d'hygiène corporelle sont très strictes. Il est recommandé de se laver les mains régulièrement et plus particulièrement avant de manger et après être allé aux toilettes, d'avoir les ongles de mains coupés très ras et ne pas les ronger. Les œufs sont éliminés dans leur majorité par un lavage à l'eau : une douche matinale diminue l'auto-infestation durant la journée.
Pour éviter un risque de réinfestation par les poux, il convient d'examiner la chevelure de toute la famille avant de traiter. En effet, le prurit n’est pas systématique. Une fois le traitement effectué, il faut vérifier régulièrement la tête de l'enfant pour voir si des poux n'ont pas survécu, en s’aidant d’un peigne fin spécial poux. Il faut informer les enfants des précautions à prendre à l'école.
Les gestes de nettoyage et de lavage
Il convient de nettoyer, d'aérer, de désinfecter la literie, les vêtements, les jouets, de laver le linge à 60° (vêtements, draps, pyjamas, taies d’oreillers). Dans le cas de l'oxyurose, on procède à un nettoyage des sols et des matelas, de préférence à l'aspirateur. Il faut éviter de secouer la literie pas afin d'éviter la dissémination et réduire le risque d'inhalation des œufs. Les sanitaires sont désinfectés au moins une fois par jour.
Pour éliminer les poux on peut pulvériser un spray spécifique sur les peluches, les bonnets, les casquettes, les oreillers… ou les mettre à l’écart dans un sac hermétique pendant 48 heures car le pou ne survivra pas sans son hôte.
Traiter toute la famille et l'entourage
Lorsqu'une infection par oxyurose a été signalée en classe ou dans la famille, tout le monde doit être traité sans exception. même en dehors de manifestations. De même, à la moindre suspicion de contamination par les poux, le traitement de toute la fratrie et de l'entourage s'impose, une surveillance stricte est nécessaire pour repérer une éventuelle recontamination ou une résistance au traitement. Il faut prévenir la collectivité à laquelle l'enfant appartient pour que le maximum d’enfants soit traité, et rompre le cercle vicieux des transmissions et les épidémies.
Répéter le traitement
En cas d’oxyurose, le traitement prévoit la prise unique d’un médicament antiparasitaire à renouveler au moins deux semaines plus tard de façon à tuer les vers déjà adultes et ceux qui ont pu éclore entre-temps. Aucun médicament ne détruira les œufs qui sont localisés en dehors du corps, par exemple sous les ongles. Il convient dès lors de renouveler le traitement par une seconde prise pour éviter tout risque de rechute.
Tous les membres d'une famille infestés par des poux doivent être traités simultanément et retraités une deuxième fois 7 à 10 jours plus tard. Si on soupçonne une résistance (présence de poux deux jours après un traitement bien suivi), il faut reprendre un traitement en changeant de classe pharmacologique. Si on soupçonne une réinfestation suite à un nouveau contact avec une personne infestée, on peut reprendre le traitement précédent.
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