L’hygiène vocale.
Les chanteurs connaissent généralement bien cette notion encore peu répandue visant à prendre soin de la voix. L’hygiène vocale repose sur une bonne respiration, une posture convenable. Le larynx doit être protégé au maximum des agents irritants. L’air trop sec ou les changements brusques de température (chocs thermiques), de même que la climatisation, sont délétères pour la voix. L’utilisation inadaptée ou excessive de la voix doit être évitée autant que possible. En outre, il est important de laisser reposer sa voix après une épreuve vocale. Si la dysphonie est associée à un RGO (reflux gastro-œsophagien), la modification du régime alimentaire peut aider à améliorer les symptômes.
Quand orienter vers le médecin ?
La laryngite aiguë de l’enfant nécessite toujours une prise en charge médicale. Même si la fréquence de cette maladie a beaucoup diminué, le risque d’épiglottite doit être envisagé en cas de survenue brutale, de fièvre élevée et de difficultés à respirer chez un enfant non vacciné contre Hemophilus influenzae b. L’auscultation peut également mettre en évidence la présence d’un corps étranger intralaryngé.
Chez l’adulte, une consultation médicale est nécessaire si l’enrouement et l’aphonie sont associés à d’autres manifestations cliniques (fièvre, dyspnée) ou chez les sujets tabagiques, alcooliques ou exposés à un environnement toxique. Les récidives ou les dysphonies chroniques doivent conduire à un bilan phoniatrique.
Des conseils appropriés aux sujets enroués.
Le repos vocal est nécessaire autant que possible en cas d’enrouement. Le fait de parler en chuchotant n’est pas recommandé et risque d’accentuer la dysphonie par forçage de la voix. Des conseils simples, comme s’hydrater pour humidifier les cordes vocales (avec des boissons chaudes) ou humidifier la pièce si l’air est trop sec permettent de soulager le patient. Le fait de couvrir la gorge permet de protéger la zone laryngée contre les variations brutales de température.
Chez les patients asthmatiques ayant un traitement inhalé par corticoïde, l’enrouement peut être un effet indésirable. Il peut être prévenu par le bon usage de ces médicaments, notamment un rinçage de la bouche après l’administration de la dose.
En cas de dysphonie récurrente consécutive à une utilisation forcée de la voix, le pharmacien peut évoquer les solutions de réadaptation vocale, et suggérer au patient de consulter un phoniatre ou un orthophoniste.
Le tabac, facteur évitable.
Selon les données de l’Inca (Institut national du cancer), 3 300 nouveaux cas de cancers laryngés ont été diagnostiqués en France en 2012. Ce cancer est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes mais ces différences (notamment l’incidence de la mortalité) tendent à s’atténuer. En France, les données disponibles montrent une surmortalité dans les régions du Nord (Nord Pas de Calais).
Comme pour les autres cancers des voies aéro-digestives, le tabagisme constitue un facteur de risque important et évitable. Il appartient donc au pharmacien de sensibiliser les patients fumeurs quant à l’intérêt d’un sevrage tabagique. À l’occasion d’une plainte pour enrouement ou mal de gorge, le pharmacien peut évoquer les moyens disponibles pour arrêter de fumer.
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