Les lombalgies aiguës relèvent de plusieurs étiologies et nécessitent une stratégie thérapeutique pluridisciplinaire. La priorité est de soulager le patient et de restaurer ses capacités fonctionnelles. Cela suppose de sa part une participation active à la gestion de ses douleurs pour éviter les récidives ou le passage à la chronicité. Le repos au lit est fortement déconseillé, les activités habituelles doivent être reprises rapidement.
Comment acquérir une bonne « hygiène posturale » ?
Les recommandations portent sur la réalisation de gestes simples dans les activités de la vie courante. Tout commence par une sollicitation intelligente et harmonieuse de tous les muscles et le réapprentissage des bons gestes quotidiens, en évitant les torsions inutiles. Il est essentiel de toujours renforcer son axe vertical : lorsqu’on fait un effort il faut savoir verrouiller sa colonne vertébrale, c’est-à-dire faire bloc entre le bassin et le tronc tout en contractant les cuisses, les fesses et les abdominaux. En utilisant la force des jambes on soulage le dos. Pour garder la colonne bien alignée, il faut porter ou soulever les objets lourds à deux mains, près du corps à hauteur de la poitrine (jamais à bout de bras), en équilibrant les charges entre les deux bras.
Comment optimiser la réalisation pratique des activités habituelles ?
De manière générale, on peut envisager de revoir l’ergonomie du mobilier : posture de travail devant l’ordinateur, hauteur des meubles, fauteuils adaptés pour épouser la cambrure ou soutenir la nuque, repose-pieds, positionnement des meubles de cuisine (four), bonne utilisation des ustensiles ménagers (table à repasser, aspirateur), remplacement du classique cartable par un sac à dos ou des éléments à roulettes. Une literie de qualité est indispensable au confort du dos, le couchage doit privilégier les lits fermes, les oreillers souples et la position à plat sur le dos.
Quand et comment prescrire les antalgiques ?
En cas de lombalgie aiguë récente dont la cause est bien identifiée, le pharmacien peut intervenir pour soulager la douleur pendant quelques jours. Le paracétamol est l’antalgique de première intention, il présente une excellente tolérance, en particulier digestive, aux doses thérapeutiques. Sauf contre-indications, les AINS peuvent être prescrits en première intention dans les formes aiguës en alternative au paracétamol, ou dans les épisodes aigus des formes chroniques. Les formes orales sont largement privilégiées, elles sont à prendre au moment des repas chez les sujets à risque d’ulcère gastroduodénal. La phytothérapie anti-inflammatoire propose un grand choix de compléments alimentaires anti-inflammatoires à base de plantes (harpagophytum, reine-des-prés, cassis, saule blanc,...)
Quelle est l’efficacité des traitements locaux ?
Les traitements locaux sont parfois suffisants pour soulager la lombalgie. La chaleur va procurer un effet relaxant sur le muscle endolori et soulager les raideurs musculaires. Les produits révulsifs réputés chauffants combinent une action antalgique et myorelaxante (baumes Aroma, Saint-Bernard, du Tigre, Kamol, Lumbalgine, Végébom), mais leur action reste limitée dans le temps. L’effet décontracturant de la chaleur peut être amplifié avec des produits de massage à base d’huiles essentielles (gammes Arko Essentiel, Le Comptoir Aroma, Puressentiel, Weleda…). La diffusion de la chaleur peut se faire à l’aide de bouillotte, de packs de thermothérapie comme Actipoche ou Nexcare, ou de patchs chauffants (Emplâtre Américain Saint-Bernard, Thermacare, Syntholkiné, Puressentiel articulations, Voltacare, Urgo Médical). Il existe des patchs à base d’AINS (Flector Tissugel, Voltarèneplast) qui diffusent les actifs directement sur la zone douloureuse.
Quelle est la place des traitements non médicamenteux ?
La kinésithérapie a surtout un intérêt dans les lombalgies chroniques, ou en post-aigu quand le patient n’a plus mal. Elle a pour objectif le renforcement et l’étirement des muscles abdominaux pour diminuer les contraintes sur les disques intervertébraux. La rééducation doit être active, et après une vingtaine de séances le patient doit être capable de faire son auto-rééducation. La physiothérapie (massages, ultrasons) peut apporter ponctuellement un soulagement, cependant en phase aiguë, si la lombalgie est d’origine discale, il vaut mieux ne pas masser pour ne pas aggraver le cas. Les manipulations d’ostéopathie ont un effet positif dans les lombalgies récentes, elles doivent intervenir tôt et être pratiquées par un ostéopathe diplômé, après une formation spécifique. Les programmes multidisciplinaires de réadaptation à l’effort sont destinés à des patients ayant un handicap lourd et une incapacité professionnelle prolongée.
Les ceintures lombaires ont-elles un intérêt ?
Le port d’une ceinture lombaire bien ajustée permet une restriction de mobilité par le matériau rigide, un rappel de posture et une suppléance de la sangle abdominale permettant une meilleure répartition des charges sur les disques. Le port s’envisage lors des activités pénibles ou lors d’un accès aigu. Il ne doit pas être permanent mais réservé pour les longues marches, les longs trajets en voiture, certaines tâches pénibles sollicitant le dos (travaux ménagers, jardinage). Les marques sont nombreuses (Thuasne, Axmed, Hartmann, Gibaud, Cooper, Bauerfeind, Pharnea…). Leur apport thermique procure un effet antalgique appréciable. La ceinture Salva Duo Therm dispose d’un pack thermique amovible Actipoche pour soulager rapidement la douleur en utilisant la thermothérapie (action relaxante) ou la cryothérapie (action analgésique)
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