Les produits du conseil

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Publié le 27/04/2017
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Les reconstituants

Les reconstituants permettent de pallier les carences en cas d’une alimentation déséquilibrée. Les vitamines, minéraux et oligoéléments n’ont pas de rôle énergétique propre mais, en tant que co-enzymes, ils participent à la libération d’énergie.

Parmi les vitamines à conseiller en cas d’asthénie, sont retrouvées :

- la vitamine C (acide ascorbique) : elle intervient dans le fonctionnement des cellules immunitaires, est antioxydante et favorise la production de collagène, d’adrénaline et de noradrénaline ainsi que l’absorption du fer. Elle n’est retrouvée que dans l’alimentation : agrumes, fruits rouges, kiwis, acérola, certains légumes (dont les choux) et persil. Les ANC (Apports Nutritionnels Conseillés) sont de 110 mg. En cas de fatigue, une supplémentation matinale entre 200 et 500 mg, peut être conseillée chez les adultes. À dose pharmacologique (1 à 2 grammes par jour), la vitamine C est indiquée pour le traitement des maladies du collagène, en cas de retard de cicatrisation ou en association au fer pour l’anémie ferriprive. À plus de 3 grammes par jour, des effets secondaires digestifs peuvent survenir.

- Autre antioxydant retrouvé dans les cocktails vitaminiques, la vitamine E (alpha-tocophérol). La carence est rare chez l’homme car son apport journalier est assuré par l’alimentation (huiles végétales, fruits et légumes). En cas de traitement anticoagulant ou d’antécédent d’AVC, son utilisation est contre-indiquée.

- Les vitamines du groupe B contribuent aux fonctions métaboliques de l’organisme, à la formation des globules rouges (B6, B9 et B12) et au maintien du système immunitaire. Les sources alimentaires sont nombreuses et variées (viandes, poissons, jaune d’œuf, céréales, levures de bière, champignons, légumes verts (B9…). Les carences pouvant être à l’origine d’une asthénie fonctionnelle sont ainsi consécutives à des régimes alimentaires (végétaliens) ou des maladies chroniques réduisant leur absorption (alcoolisme, maladies chroniques de l’intestin…). Leur complémentation est pertinente en cas d’état de stress et de tension nerveuse et/ou d’activité physique intense.

Du côté des minéraux et oligo-éléments, les indispensables sont :

- le magnésium, qui, en plus de participer aux réactions métaboliques, permet une adaptation de l’organisme au stress. Il est retrouvé dans les légumes et fruits secs, les céréales, le cacao et certaines eaux minérales. Les ANC sont de 6 mg/kg/jour chez l’adulte et augmentés chez les adolescents en croissance et les femmes enceintes et allaitantes. Le magnésium seul peut être conseillé en cas de crampes et de palpitations, et plutôt associé à la vitamine B6 en cas d’irritabilité. Attention aux doses supérieures à 350 mg/jour, le magnésium a un effet laxatif…

- Le fer intervient dans la synthèse d’hémoglobine, de myoglobine et est un composant de cytochrome. En cas de carence sont constatées une moindre capacité à l’effort, une diminution des performances intellectuelles et de la résistance aux infections traduisant une anémie. Les sources alimentaires sont la viande rouge, les abats (fer héminique mieux absorbé), et les légumes secs et verts (persil, épinards). La prise concomitante de vitamine C améliore son absorption tandis que les tanins et les phytates la diminuent. Les compléments alimentaires sont dosés au maximum à 30 mg de fer.

- Le cuivre et l’iode, présents dans les légumes secs et crustacés, et le manganèse (fruits, légumes et thé), sans oublier le sélénium, (céréales, viandes, poissons, crustacés…) contribuent au maintien du métabolisme énergétique et au fonctionnement du système nerveux. Les besoins étant couverts par l’alimentation, leur complémentation a peu d’utilité. Ils sont davantage à conseiller dans le cadre d’une oligothérapie fonctionnelle, à dose faible mais au long cours.

Excellente source d’énergie, les acides aminés (arginine, acide glutamique, acide aspartique, citrulline et lysine) permettent la synthèse des protéines (muscles et ADN), du glucose (par néoglucogenèse) et des acides gras. À recommander particulièrement en cas d’asthénie fonctionnelle, liée à une carence protéino-énergétique ou à une activité physique et/ou psychique intense, et sur une courte durée. Quant à la taurine, il s’agit d’un acide aminé soufré, antioxydant, détoxifiant et neuromodulateur de type anxiolytique, mais sans propriété antiasthénique. Elle est naturellement présente dans la viande et les mollusques. Les allégations retrouvées dans certains compléments alimentaires commercialisés ne sont pas autorisées en France…

Les produits naturels

Du côté de la ruche, nous retrouvons les reconstituants tels que la gelée royale (riche en acides aminés essentiels, minéraux, oligoéléments et vitamines B) et la propolis (riche en flavonoïdes, coumarines et acides phénoliques). Ils augmentent les défenses immunitaires et sont ainsi destinés en période de convalescence.

En cas de fatigue intellectuelle chez les étudiants et les personnes âgées, place à l’acide docosahexénoïque, ou plutôt connue sous l’acronyme DHA ! Issu des produits d’origine marine (poissons gras), cet acide gras oméga-3 contribue au fonctionnement normal du cerveau, en favorisant les mécanismes d’apprentissage et la mémoire. Les compléments alimentaires disponibles, formulés à base d’huile de poisson, sont dosés entre 100 et 400 mg de DHA, associée à la vitamine E la protégeant contre l’oxydation. À éviter en cas de pathologie de la coagulation.

La spiruline, micro-organisme très riche en protéines, fer, zinc et bêta-carotène (15 fois plus que dans les carottes) est active sur la production de globules rouges, la régénération des cellules endommagées et l’oxygénation cellulaire. Elle peut-être conseillée pour une meilleure récupération après l’effort.

Les psychostimulants

Le déanol, précurseur de l’acétylcholine, et la sulbutiamine sont deux psychostimulants non amphétaminiques. Agissant au niveau du SNC, ces substances stimulent la vigilance et la mémorisation. Elles sont indiquées pour le traitement d’appoint de 4 semaines maximum de l’asthénie fonctionnelle. Le glucuronamide, aux propriétés antiasthéniques, associé à la caféine et la vitamine C, ne peut être proposé seulement qu’en traitement ponctuel de la fatigue et non sur le long cours, en raison du risque des effets indésirables suivants : palpitations, insomnie et excitation.

Phytothérapie

- Les plantes stimulantes (guarana, maté, kola), renferment de la caféine. À la dose de 200 mg par jour, la caféine agit comme coup de fouet, en augmentant la vigilance et réduisant la sensation de fatigue.

- Le ginseng, l’éleuthérocoque, le maca et la rhodiola sont des plantes adaptogènes dont les propriétés permettent de retarder l’apparition de la fatigue et d’adapter l’organisme face au stress. L’association du ginseng, d’action rapide et brève, à la rhodiola, d’action prolongée, est intéressante en cas de fatigue intense, physique ou intellectuelle. L’utilisation du ginseng ne doit cependant pas être proposée en cas de traitement anticoagulant.

Homéopathie

Acidum phosphoricum 9 CH (5 granules 3 fois par jour), à administrer en cas d’asthénie et de difficultés de concentration.

Kalium phosphoricum 9CH (5 granules 3 fois par jour), indiqué en cas de surmenage intellectuel.

Alfafa 1 à 3 DH, aux propriétés fortifiantes, stimulantes et reminéralisantes. Son action est cependant limitée dans le temps. Il peut ainsi être associé à Avena sativa, 1 à 3 DH, indiquée en cas de fatigue intellectuelle associée à une perturbation du sommeil.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3346