Quels sports pourraient pratiquer mon mari qui souffre d’une SEP ?
Le sport ne peut pas ralentir la progression de la maladie, mais l’activité physique pratiquée de façon régulière peut avoir un rôle très bénéfique en faisant reculer les limites physiques. En effet, il n’existe pas de contre-indications formelles à la pratique d’un sport ou d’une activité physique pour un patient atteint de sclérose en plaques, mais de possibles contre-indications temporaires liées à l’évolution de la maladie. Les améliorations constatées concernent la mobilité, la souplesse, l’endurance et la coordination ; sans parler des bénéfices sur l’intégration sociale et donc sur le moral.
Dans tous les cas, le patient devra adapter sa pratique à ses capacités du moment, notamment au regard de la fatigue, très présente et handicapante. Le choix est large : natation et gymnastique aquatique (coordination et équilibre), marche à pieds (équilibre, coordination), yoga (baisse de la sensibilité au stress), vélo (mobilité, endurance, équilibre, coordination), équitation (spasticité, équilibre, coordination, diminution du sentiment d’isolement), jeux de ballon (sensibilité tactile)…
Certains vaccins peuvent-ils provoquer une SEP ?
C’est une inquiétude récurrente ces dernières années. Il faut d’abord rappeler et souligner que les bénéfices des programmes de vaccinations modernes ne sont pas contestables, car ils ont réduit la mortalité des infections plus que toutes autres mesures.
Une suspicion de lien entre certaines vaccinations, notamment celles contre l’hépatite B et, plus récemment, les infections à papillomavirus (HPV), et une augmentation du nombre de cas de sclérose en plaques, est née de données d’ordre général contredites par la suite par de grandes études dédiées réalisées dans plusieurs pays. Cela a conduit à entretenir une suspicion vis-à-vis de la vaccination contre l’hépatite B, et, par extension, contre d’autres vaccins, voire les vaccins en général. Les données actuellement disponibles indiquent que les vaccinations n’augmentent pas de manière significative le risque à long terme de sclérose en plaques (et d’autres maladies auto-immunes) dans la population générale. Une polémique est née vis-à-vis de la vaccination contre l’hépatite B du fait d’une coïncidence entre le grand nombre de doses de vaccin anti-hépatite B administrées à des personnes de la tranche d’âge dans laquelle survient la sclérose en plaques et le nombre de cas ; ce qui, il faut le souligner, n’est pas le cas chez les nourrissons, âge auquel la vaccination est recommandée. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a confirmé officiellement l’absence de lien causal entre cette vaccination et la survenue d’une sclérose en plaques. En revanche, ce qui est certain c’est qu’une infection chez une personne ayant une sclérose en plaques peut déclencher une poussée de la maladie. Et que certains traitements de fond de la sclérose en plaques peuvent diminuer l’efficacité vaccinale.
Ma fille qui a une SEP souhaiterait avoir un enfant mais elle est inquiète des conséquences possibles. Qu’en pensez-vous ?
Il faut d’abord la rassurer et, bien entendu, lui recommander de demander conseil au médecin qui la suit. Il est intéressant de rappeler que le risque de poussée diminue pendant la grossesse (surtout au 3e trimestre ; cela s’explique par le fait que la grossesse est une période d’acceptation immunologique exceptionnelle, ce qui ralenti l’activité inflammatoire de la sclérose en plaques, mais le processus s’inverse après le post-partum à la suite de la chute brutale des taux hormonaux entraînant des variations dans les taux des cytokines pro et anti-inflammatoires), mais augmente après l’accouchement, surtout au cours des 3 premiers mois. À plus long terme, il n’y a pas d’impact délétère de la grossesse sur la progression de la maladie et le handicap et il semble que chaque grossesse soit différente, sans corrélation de risque de poussée lors de deux grossesses successives. Seuls certains médicaments contre la sclérose en plaques peuvent être administrés avant la conception et durant la grossesse. Cela implique qu’il est essentiel que votre fille anticipe, et donc planifie, sa grossesse et soit accompagnée dans son projet par un médecin spécialiste, en choisissant une période où la maladie est plus calme et pour limiter au maximum le risque de survenue d’une grossesse accidentelle sous traitement.
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