On diagnostique chaque année en France plus de 9 000 nouveaux cas de mélanomes dont 25 % au stade avancé (III et IV). Traité à temps, ce cancer de la peau peut généralement être guéri, d’où l’importance du dépistage. Quand il est découvert à un stade avancé, comme c’est actuellement le cas une fois sur quatre, l’espérance de vie n’est en moyenne que de quelques mois.
Quelle est l’incidence de ce cancer ?
Le mélanome se situe au neuvième rang des cancers, tous sexes confondus. Plus fréquent chez les femmes, il présente la plus forte augmentation d’incidence de tous les cancers. En France, le nombre de décès est estimé à 1 620 en 2011 et le nombre de nouveaux cas a plus que triplé entre 1980 et 2005, probablement en raison de l’évolution des habitudes d’exposition au soleil au cours des dernières décennies.
Quelle est la part de responsabilité des UV ?
Il est admis que les UVB et les UVA participent à la photo cancérogenèse : on estime que deux tiers des mélanomes sont dus à une exposition solaire excessive. Les coups de soleil ou les expositions intenses cumulatives, subies tôt pendant l’enfance, sont particulièrement néfastes. Les crèmes solaires doivent être choisies avec soin mais, même si elles protègent contre les coups de soleil, leur protection contre les cancers de la peau n’est pas prouvée. Seuls l’ombre et le port de vêtements couvrants sont efficaces.
Le soleil est-il le seul facteur de risque ?
Tous les mélanomes ne sont pas liés à la surexposition solaire, le terrain génétique est aussi un déterminant majeur : 10 % des mélanomes surviennent dans un contexte de mélanome familial. Une vigilance particulière est requise vis-à-vis des grains de beauté de naissance, qualifiés de nævus, et qui concernent 1 % des nouveau-nés. Les traitements immunosuppresseurs accroissent aussi le risque de cancer cutané, et il est aussi possible que les mélanomes soient liés à des agents mutagènes de notre environnement autres que les UV.
Quelles sont les personnes les plus à risque ?
Les personnes particulièrement menacées sont celles qui ont un teint clair, des cheveux clairs, roux, des taches de rousseur ; celles qui ont une forte tendance à attraper des coups de soleil et ne bronzent pas ; celles qui ont un nombre élevé de nævus sur le corps notamment ceux qui sont cliniquement atypiques ou particuliers (nævus muqueux, bleu, en dôme, congénital de grande taille). Le mélanome est rare sur les peaux noires.
Comment se manifestent les principaux types de mélanomes ?
Le mélanome superficiel extensif est lié aux expositions solaires importantes dans le passé. Il apparaît le plus fréquemment au niveau du cou sous forme d’une tache irrégulière brune ou noire. Chez la femme, on le retrouve surtout au niveau des jambes. Le développement des métastases par voies sanguine et lymphatique est très rapide.
Le mélanome de Dubreuilh est aussi lié aux expositions solaires répétées, il se manifeste le plus souvent chez les sujets âgés au niveau du visage, du cou, des mains sous la forme d’une tache brune.
Le mélanome acrolentigineux des extrémités palmaire, plantaire ou sous-unguéal n’est pas lié aux UV et concerne les peaux foncées, brunes et noires. Il apparaît sous la forme d’une lésion foncée plane, puis sous forme de nodule. Il peut être confondu avec un durillon ou une verrue plantaire.
Le mélanome nodulaire est celui qui a la croissance la plus rapide et il s’étend immédiatement en profondeur dans les couches de la peau sous la forme d’une surélévation de l’épiderme. Il peut gagner toutes les zones du corps, y compris celles non exposées au soleil, mais on le retrouve plus fréquemment sur la tête, le cuir chevelu, le cou et le tronc.
Comment classe-t-on les mélanomes ?
En France, on les classe en quatre stades selon leur rapidité de croissance : stade I, tumeur primitive, stade II, extension locorégionale, stade III, atteinte ganglionnaire, et stade IV, métastases à distance.
De nouvelles classifications plus pertinentes les rangent selon le processus épidémiologique et selon le profil moléculaire. L’évaluation du nombre de mitoses par mm2 est un paramètre clé car un index mitotique élevé, même dans une tumeur de faible épaisseur devient, après l’épaisseur tumorale (indice de Breslow), le second marqueur dans l’évaluation du pronostic de la tumeur primitive.
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