Les maladies transmises par les tiques sont nombreuses, et certaines pourraient se manifester par formes cliniques polymorphes non expliquées, que l'on réunit aujourd'hui sous le nom de « syndrome persistant polymorphe après possible piqûre de tiques » (SPTT).
Dans de nouvelles recommandations, la Haute Autorité de santé (HAS) préconise de proposer un diagnostic et une prise en charge pour chacune de ces situations, même pour les SPTT.
En premier lieu, la HAS confirme la stratégie actuellement respectée pour la borréliose de Lyme, qui est l’infection le plus couramment transmise par les tiques. « Son diagnostic repose avant tout sur l’examen clinique : érythème migrant sur la peau dans 95 % des cas, de 3 à 30 jours après la piqûre. La maladie peut également prendre des formes disséminées (dermatologique, articulaire, cardiaque, ophtalmologique, neurologique) quelques semaines, voire quelques mois après la piqûre », évoque la HAS. L'autorité précise que « Le diagnostic peut également s’appuyer sur une sérologie sanguine (ELISA, et si résultat positif ou douteux, Western Blot), ainsi que d’autres examens complémentaires ». Une fois la maladie identifiée, le traitement repose sur des antibiotiques (doxycycline ou amoxicilline) entre 14 et 28 jours selon la forme.
D'autres maladies plus rares
Plus rarement, la tique peut transmettre d’autres maladies. Des maladies bactériennes (rickettsioses, tularémie, anaplasmose granulocytaire) que l’on traitera par antibiotiques. Des parasitoses (babésiose) à traiter par antibiothérapie et antiparasitaires. Ou des virus provoquant la méningo-encéphalite à tiques, pour laquelle un vaccin préventif est recommandé pour les personnes exposées.
Mystérieux SPTT
Par ailleurs, la HAS se prononce sur l'attitude à tenir face aux personnes souffrant de ce fameux « syndrome persistant polymorphe après possible piqûre de tiques », qui se manifeste par des signes cliniques polymorphes et non expliqués (douleurs musculaires, maux de tête, fatigue, troubles cognitifs). « Aujourd’hui beaucoup de ces personnes sont en errance diagnostique, sans prise en charge appropriée, commente la HAS. Elles ont parfois recours à des tests et traitements inadaptés, non validés, potentiellement à risque d’effet secondaire. » C'est pourquoi, « même si les incertitudes scientifiques sont réelles, tous les patients doivent être pris en charge et entendus dans leur souffrance », insiste la HAS. Ainsi, l’autorité de santé recommande « quel que soit le résultat de la sérologie, de proposer un traitement pour soulager les symptômes, et de réaliser un bilan étiologique afin d’éliminer la piste de maladies inflammatoires ou infectieuses. Si ce bilan n’aboutit pas, on pourra proposer au patient une antibiothérapie d’épreuve de 28 jours », mais pas plus. « Ce traitement ne doit pas être prolongé en dehors de la recherche encadrée par un centre spécialisé des maladies à tiques », estime la HAS.
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