L’activité des glucocorticoïdes passe principalement par l’activation d’un récepteur spécifique permettant ensuite l’activation ou l’inhibition de nombreux gènes cibles. L’activité anti-inflammatoire est la plus utile en clinique dermatologique, mais ces produits présentent également des propriétés vasoconstrictrices qui participent à l’effet anti-inflammatoire, et immunosuppressives locales (mises à profit, notamment, dans l’eczéma).
Les antihistaminiques H1 s’opposent aux effets de l’histamine sur ses récepteurs (ce sont des agonistes inverses*, généralement compétitifs, et non pas des antagonistes). Ils sont efficaces dans certaines dermatoses prurigineuses comme l’urticaire ou les réactions dues à des piqûres d’insectes ou d’orties.
Les analogues de la vitamine D3, ainsi que les rétinoïdes, inhibent la prolifération des kératinocytes et stimulent la différenciation épidermique.
La ciclosporine est un immunosuppresseur inhibant la sécrétion de diverses cytokines (notamment l’interleukine 2) par les lymphocytes T.
Le tacrolimus (inhibiteur de la calcineurine) inhibe les signaux de transduction calcium-dépendants des lymphocytes T et inhibe la libération des médiateurs inflammatoires des mastocytes cutanés, basophiles et éosinophiles.
Le méthotrexate est un antimétabolite (antifolique), freinant la croissance des cellules de l'organisme (notamment celles en renouvellement trop rapide au cours du psoriasis).
Le valaciclovir est métabolisé en aciclovir, un inhibiteur spécifique des Herpes virus, parmi lesquels le virus Varicelle-Zona (VZV).
Les antidépresseurs utilisés contre le prurit présentent également une activité antihistaminique, voire aussi anticholinergique.
Parmi les antimycosiques, les azolés inhibent une enzyme responsable de la biosynthèse de l’ergostérol, constituant essentiel de la membrane fongique.
Les anesthésiques locaux diminuent la conduction de l’influx le long de la fibre nerveuse (allongement de la période réfractaire).
Le crotamiton inhibe le récepteur vanilloïde 4 (un canal ionique).
En ce qui concerne les antiparasitaires, les dérivés benzimidazolés, paralysent les parasites en modifiant les potentiels de membrane et en altérant leur métabolisme.
L’ivermectine entraîne une hyperpolarisation des cellules nerveuses et musculaires des parasites, une paralysie et la mort de ces derniers.
Citons encore d’autres types de mécanismes parfois également mis à profit (souvent hors AMM, mais néanmoins efficaces dans un certain nombre de cas) : des immunosuppresseurs (via une inhibition de la production locale d’IL-2), la thalidomide (par baisse de la concentration des TNF alpha qui potentialiserait le prurit), des antagonistes des récepteurs morphiniques mu (ex : naloxone, naltrexone et la buprénorphine, agoniste-antagoniste morphinique) ou d’agonistes kappa (ex : nalbuphine) dans le prurit induit par la cholestase (même emploi de la cholestyramine qui chélate les acides biliaires dans l’intestin, ainsi que de la rifampicine par son activité d’induction enzymatique et d’inhibition de la recapture des acides biliaires par les hépatocytes), la capsaïcine topique (active et épuise les canaux ioniques cutanés entraînant une désensibilisation durable au prurit, surtout neuropathique), certains antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ex : paroxétine), certains antiépileptiques (ex : gabapentine) dans le prurit neuropathique, des antagonistes des récepteurs à la sérotonine 5HT3 (ex : ondansétron, granisétron) chez les patients souffrant de prurits urémiques ou cholestatiques, les antagonistes des récepteurs de la substance P (ex : aprépitant) dans le prurit de la dermatite atopique…
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