Dans de très nombreux cas, le seul traitement efficace consiste en l’éviction de la substance considérée. À l’inverse des allergies alimentaires, il suffit néanmoins parfois de limiter les quantités absorbées dans l’alimentation pour minimiser voire supprimer les symptômes.
Un point très important est de ne pas imposer (ou de s’auto-imposer) des mesures d’éviction contraignantes si le diagnostic n’a pas été établi de manière formelle.
De ce fait, il est éventuellement recommandé de procéder à des tests de réintroduction sous surveillance hospitalière.
Il faut conseiller de bien lire les étiquettes, surtout en ce qui concerne des aliments nouveaux.
Et de tenir compte des quantités à partir desquelles les symptômes apparaissent et apprendre à gérer son seuil de tolérance.
Le régime sans gluten (préconisé à vie) nécessite l’éviction de tous les aliments contenant une des trois céréales toxiques (voir tableau) – blé, orge et seigle – et leur substitution par le maïs et le riz (c’est aussi l’occasion de découvrir d’autres types de farines intéressantes, à base de châtaigne, de sarrasin, de quinoa, de noisette). L’explication du régime par une diététicienne expérimentée est nécessaire, ainsi que l’adhésion à une association de malades (par exemple l’Afdiag (Association Française des Intolérants au Gluten) : www.afdiag.fr).
Ce régime est contraignant (il existe néanmoins des produits de substitution : pâtes, pains, biscuits…), difficile à suivre en collectivité ou au restaurant (mais de plus en plus de restaurateurs mentionnent sur leur carte la présence ou non de gluten). Une supplémentation en fer, folates, calcium et vitamine D est souvent nécessaire à la phase initiale du traitement.
Alors que l’amélioration clinique et biologique débute 1 à 3 mois après l’instauration du régime, l’atrophie villositaire ne régresse généralement pas avant 12 à 24 mois.
Le régime sans gluten permet habituellement une diminution du syndrome de malabsorption, l’amélioration des symptômes classiques (diarrhées, douleurs abdominales, ballonnements), de l’anémie et des aphtes. Il permet une régression, partielle ou complète, de la déminéralisation osseuse. Les troubles neurologiques centraux (ataxie, migraine) ou périphériques (neuropathie) semblent bénéficier également de l’éviction du gluten.
Un contrôle par ostéodensitométrie de la reminéralisation osseuse après 1 an est souhaitable s’il existait une ostéopénie sévère lors du diagnostic.
L’intolérance au lactose peut être prise en charge de différentes manières : chez le nourrisson, remplacement du lait standard par un lait sans lactose (al 110, Diargal, Enfamil O-Lac) ; chez l’adolescent ou l’adulte consommation de produits laitiers pauvres en lactose (fromages à pâte dure :
emmenthal, cheddar, parmesan…), bleu, camembert, mozzarella – les yaourts faibles en lactose et riches en probiotiques sont généralement bien tolérés consommés en quantité raisonnable. Il est déconseillé de bannir complètement les produits laitiers en raison de leur richesse en calcium. En cas de forte intolérance, on peut opter pour des produits laitiers sans lactose ou pour du lait ou encore de la crème de soja enrichis en calcium.
Enfin, il peut être bénéfique d’absorber à chaque repas des compléments alimentaires riches en lactase, en adaptant leur posologie à la quantité de lactose absorbée : Alvityl Digest, Arko Enzym Lactose Digest, Lactolérance 9000, Léro Lactéase…
Les mesures d’évictions aux sulfites sont difficiles à totalement respecter en raison de la présence de ces molécules dans de nombreux produits, naturels ou transformés. De manière « raisonnable », on peut souvent se contenter d’exclure la consommation de tous les vins et des aliments renfermant une grande quantité de sulfites : fruits secs, flocons de pommes de terre, fruits confits ; et de bien lire les étiquettes des produits de l’industrie agroalimentaire.
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Publié le 23/01/2017
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3319
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