Même si son usage régresse depuis une décennie, l’alcool demeure, avec le tabac, le produit psychoactif le plus consommé dans une France comptant parmi les quatre pays européens les plus consommateurs de boissons alcoolisées. En 2010, 38 % des 18-75 ans en ont consommé occasionnellement, 37 % au moins une fois par semaine et environ 11 % tous les jours. Les hommes sont trois fois plus nombreux que les femmes à déclarer des usagers quotidiens ou hebdomadaires.
Près de 19 % des adultes ont connu au moins un épisode d’ivresse au cours des douze derniers mois (8 % déclarant au moins trois). L’ivresse, plus fréquente parmi les hommes que parmi les femmes, décroît significativement avec l’âge.
En 2010 (enquête HBSC), les adolescents scolarisés (11 à 16 ans) présentent des niveaux d’expérimentation élevés : près de 60 % des élèves de sixième ont déjà goûté à une boisson alcoolisée et plus de 80 % en troisième.
Un collégien sur six a déjà connu une ivresse alcoolique avec un niveau multiplié par cinq entre la sixième et la troisième (passant de 6,8 % à 34 %). À la fin du collège, les deux sexes présentent des niveaux comparables que ce soit pour l’expérimentation d’alcool ou pour les premières ivresses. Précisément, la recherche d’ivresses répétées obtenues par une alcoolisation aiguë dans un contexte généralement festif reste prédominante chez les jeunes (c’est le binge drinking ou « biture express » des Anglo-Saxons) : elle expose à d’importants troubles du comportement, à des conduites à risque voire à la survenue d’un coma éthylique.
À l’échelle de l’Hexagone, la boisson alcoolisée la plus couramment consommée reste le vin, devant les alcools forts et la bière. Toutefois, chez les plus jeunes, l’usage de prémix (« alcopop ») devient problématique : ces mélanges de boisson sucrée type soda et d’alcool fort ont un titre alcoolique compris entre 5° et 8°. Commercialisés depuis les années 1990, ils ciblent les adolescents et pré-adolescents qui ne sont pas habitués aux boissons alcoolisées, et qui, insidieusement, finissent par devenir tolérants à l’alcool et plus vulnérables lors des premières consommations de boissons fortement alcoolisées et/ou moins sucrées.
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