Un plan national pour lutter contre les addictions

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Publié le 09/01/2019
Alcoolisme

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Crédit photo : Phanie

Très attendu, le plan gouvernemental contre les addictions publié hier laisse sur leur faim les spécialistes qui regrettent principalement l’absence de mesures concrètes contre l’abus d’alcool.

Intitulé « Alcool, Tabac, Drogues, Écrans, Plan national de mobilisation contre les conduites addictives 2018-2022 », le document publié hier dans la plus grande discrétion par la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) mentionne également les risques d'addiction aux médicaments. Des mesures sont ainsi prévues pour prévenir les surdoses, en promouvant, par exemple, le bon usage des médicaments antalgiques opioïdes afin de prévenir les mésusages et les intoxications.

De même, en matière de sécurité routière, l’éducation concernant la consommation de produits et de médicaments psychoactifs doit être renforcée. Autre mesure proposée : les mécanismes de détection et d’alerte sur les nouvelles substances psychoactives, notamment les opioïdes de synthèse, doivent inclure un partage systématique d’informations au niveau international sur ces substances. Est particulièrement visé le Fentanyl dont les ravages constatés aux États-Unis menacent désormais le continent européen. Sur la proposition de la France, un groupe de travail pourrait être ainsi créé au sein de l’Agence européenne du médicament (EMA) sur ce thème.

Ces mesures figurent au rang des quelque 200 mesures énoncées dans ce plan. Certaines dispositions annoncées par le gouvernement y figurent bel et bien, comme le renforcement du contrôle par testing de l’interdiction de la vente de tabac, d’alcool et de jeux d’argent aux mineurs, ou l'amende forfaitaire pour usage de drogues, dont les recettes doivent financer des actions de prévention. En revanche, d’autres mesures brillent par leur absence. La Fédération addiction, réseau d'addictologie qui regroupe plus de 200 associations, regrette ainsi que le plan ne prévoie pas de mesures pour agir sur le prix de l'alcool.

De manière globale, qualifié de cohérent et d’intéressant par les parties prenantes, ce plan pêche par son ton technocratique et l’absence de mesures « phares ».

Avec l'AFP.


Source : lequotidiendupharmacien.fr