Le Quotidien du pharmacien. - En janvier 2022, Federgy et plusieurs fédérations adhérentes au Conseil du commerce de France avaient signé un pacte pour « réussir la transformation du commerce en France », dont l'un des piliers est le développement écoresponsable du commerce. Cet aspect est-il important pour vous ?
Alain Grollaud. - C'est un aspect extrêmement important pour nous. Le 15 septembre dernier, à notre dernier séminaire à Toulouse, l'écoresponsabilité a été évoquée, et une commission a été créée pour sensibiliser les groupements ainsi que les officines à la RSE (responsabilité sociétale et environnementale). Cette commission travaille sur de nombreux aspects de cette problématique comme le recyclage, le traitement des déchets ou les gestes du quotidien (climatisation, chauffage, consommation des appareils notamment les réfrigérateurs…). Sa réflexion aboutira à la création d'une charte sur le sujet d'ici à la fin de l'année. Cette dernière aura un fil conducteur et comprendra un recueil de recommandations et de bons gestes pour les entreprises officinales, afin de montrer l'exemple vis-à-vis de la patientèle tout en respectant le confort du malade.
Il y a toutefois un écart entre la théorie et la pratique.
Effectivement, s'il y a beaucoup de points sur lesquels les commerces peuvent avancer, tous ne peuvent pas s'appliquer de la même façon au sein des entreprises. La pharmacie est une PME, avec des réflexions et des réflexes propres à elle, qui ne s’appliquent pas à la GMS. L'objectif des groupements et de Federgy est d'anticiper, de sensibiliser le maximum de pharmacies dans cette démarche et de les aider à être moteur dans ce domaine de l'écoresponsabilité. Il est toutefois dommage que l'industrie soit encore dans une posture de réaction face aux crises successives, et non d'anticipation. Les chocs pétroliers répétés avaient déjà montré l'importance de la sobriété énergétique dans un contexte de flambée des prix des matières premières, et imprimé quelques réflexes de bon sens, sur lesquels nous aurions dû capitaliser.
Pensez-vous que le réseau officinal soit bien avancé sur ce sujet ?
Je pense que le milieu de la pharmacie est très bien sensibilisé aujourd'hui, notamment dans la gestion et la récupération des déchets. Les groupements ont une belle approche de la question, d’autant plus que l'écoresponsabilité fait désormais partie de l'engagement de beaucoup d'entre eux. Les pharmaciens ont montré qu'ils peuvent être moteurs sans forcément avoir besoin des groupements, ce qui est une excellente chose. Cette implication de la profession se retrouve dans le fait que la convention pharmaceutique signée avec les pouvoirs publics comprend une dimension RSE. Bien entendu, il faudra un peu de temps avant que tout se mette en place, et il y a toujours moyen de faire plus.
* Président de la chambre syndicale des groupements et enseignes Federgy et directeur général d'Optipharm.
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