Des objets qu’on ne trouve plus. Ils évoquent une époque révolue, quand les vitrines des pharmacies s’animaient. Valda, Dramamine, Cadum étaient les marques les plus présentes pour faire la promotion de leurs produits. Sous forme de plaques en métal peint sérigraphié assorties d’un mécanisme électrique, de véritables petites saynètes faisaient bouger le Bon Docteur Valda présentant ses célèbres pastilles.
« Ils sont d’une qualité exceptionnelle, estime Isabelle Boudot de La Motte, commissaire-priseur spécialisée depuis longtemps dans la vente d’objets pharmaceutiques. Il y a des choses très drôles, et surtout ils sont tous en état de fonctionnement. C’est très rare ce genre d’objets aux enchères, car souvent ils étaient voués à finir à la poubelle. » Un grand pharmacien pourtant ne les jeta pas. Bien plus, il les collectionna. Louis Cotinat était un amoureux de l’histoire de pharmacie. Il collectionna sans relâche faïences et objets pharmaceutiques. Son fils Michel lui embraya le pas en poursuivant la collection d’automates publicitaires : « Les laboratoires prêtaient ces objets aux pharmaciens pour qu’ils créent des vitrines éphémères. Moi-même, j’ai beaucoup prêté ces automates et des affiches pour des congrès de pharmaciens ou des expositions », explique-t-il. Mais les automates de la vente du 8 décembre seront les derniers d’une extraordinaire collection familiale qui fit les beaux jours de l’art pharmaceutique. Il s’agit en effet d’une véritable histoire de famille, ce dont témoigne toujours la magnifique officine parisienne du 151 rue de Grenelle.
Un petit bijou de boiserie dans un bel état de conservation que Michel Cotinat céda à sa fille Françoise, qui prit sa suite en 1971. Celle-ci, derrière le beau comptoir en bois, évoque avec émotion cette passion pharmaceutique, l’ADN Cotinat : « Je me souviens de tous ces pots qui ornaient notre maison et la pharmacie. Mon père était un passionné. Sa collection de faïences a été dispersée aux enchères en 1997. Une vente magnifique, il y avait du Nevers, du Rouen, du Deruta, du Lyon. Il n’y a pas si longtemps, je suis allée visiter le musée d’histoire de la pharmacie de Lisbonne et j’y ai trouvé quatre pots de mon père que j’avais vu toute mon enfance sur une des commodes à la maison. Ça a été une très grande émotion pour moi. »
Françoise vient de vendre la pharmacie, en septembre dernier. Alors l’émotion est toujours palpable. Elle vient d’ailleurs régulièrement aider Alexis Parsy, le jeune pharmacien repreneur. Incapable de quitter définitivement ce lieu : « C’est chez moi ici » souffle-t-elle, les yeux brillants. Heureusement, Alexis Parsy a aussi la fibre de l’ancien et souhaite valoriser l’officine historique : « Je serai à la vente le 8 décembre car, oui, l’idée est bien d’essayer d’acquérir certains des automates. » Ils viendront ainsi tenir compagnie à l’automate Dramamine « pour les maux du voyage » qui orne déjà la vitrine de l'officine. Pour Françoise Cotinat, les deux plus importants sont le Savon Cadum (lot 66) et le Docteur Valda en buste (lot 67). On a aussi un petit coup de cœur pour le grand présentoir automate (lot 77) avec le bon Docteur Valda en capitaine de navire portant le bon remède au-delà des mers.
Informations pratiques :
Faïences et automates publicitaires pharmaceutiques. Vente le 8 décembre à 13 h 30, Paris, Hôtel Drouot, salle 10. Expositions publiques : jeudi 7 décembre, 11 heures-21 heures et vendredi 8 décembre, 11 heures-12 heures.
Plus d’informations sur la vente : artcurial.com.
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